La seule paix possible
L’administration américaine affiche son ambition de relancer le processus de paix au Moyen-Orient. Hier, dans un mini « sommet » qui l’a réuni au Néguev, avec Yaïr Lapid et les ministres des quatre pays arabes tous parties prenantes des « Accords d’Abraham », le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a indiqué que ces accords qui ont acté la normalisation de ces pays arabes avec l’entité sioniste ne sont pas « un substitut à des progrès entre Palestiniens et Israéliens ». Une déclaration qui a vite fait d’être présentée comme la traduction de la volonté manifeste de l’administration Biden d’une solution à deux États. Certes, la position de l’administration US actuelle est plus avantageuse que celle de l’administration Trump totalement acquise aux thèses sionistes. Il est cependant nécessaire de clarifier certains points. Il est quelque peu étrange d’afficher cette disposition à concrétiser la paix au Moyen-Orient au moment où l’on pose les fondations d’un « forum » ou plutôt d’un pacte guerrier qui cible clairement les puissances sous-régionales qui s’opposent aux velléités hégémoniques israéliennes dans le monde arabe.
Il est aussi difficile de parler d’une paix globale qui passe par une résolution définitive du conflit israélo-palestinien avec quatre pays qui ont déjà abandonné les seules conditionnalités de toute seule paix possible, soit échanger la paix contre des terres pour les Palestiniens. Il est clair que ce pacte établi au détriment des droits des Palestiniens et la nouvelle disposition de l’administration Biden à parrainer une solution au conflit en Palestine occupée a essentiellement pour objectif de négocier de nouvelles concessions palestiniennes et arabes en acceptant le fait accompli et imposé par l’entité sioniste soit un État palestinien largement diminué qui cèderait des territoires déjà occupés par de nouvelles colonies juives et abandonnerait El-Qods allègrement judaïsée. Il est clair aussi que l’initiative est née dans une tentative désespérée de court-circuiter la réactivation de l’initiative arabe de paix et qui doit être de nouveau acté lors du Sommet arabe d’Alger, le 1re Novembre prochain. Des tentatives vaines d’ailleurs, car l’initiative arabe de paix qui conditionne toute normalisation avec l’entité sioniste par la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, soit celles de la ligne verte, avec El-Qods comme capitale et une solution juste pour les réfugiés palestiniens et la seule voie de la paix. C’est la seule voie juste et c’est la seule solution qui a reçu l’assentiment de 22 États arabes et qui fait consensus encore aujourd’hui.