Annihilation
« Nous sommes des êtres versatiles, stupides, amnésiques et doués d’un immense talent d’autodestruction. » Suzanne Collins, Hunger Games, tome 3.
« L’Humanité est à un simple malentendu de l’annihilation nucléaire ». Le propos du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, fait froid dans le dos, mais il reflète tout le réalisme de la menace qui pèse sur l’ensemble des habitants de cette planète. Guterres intervenait à une énième rencontre sur le Traité de non-prolifération nucléaire. Un traité qui en 52 ans d’existence n’a rien changé à la réalité de la menace nucléaire et qui, au contraire, a servi à entretenir l’ordre hégémonique nucléaire en place.
Mais le discours de Guterres intervient à un moment particulier. A un moment où les multiples fronts ouverts entre les superpuissances poussent certains à évoquer une nouvelle guerre froide, tandis que d’autres n’hésitent plus à prédire un troisième conflit global plus meurtrier que tous ceux qui l’ont précédé dans l’histoire de l’Humanité. Oui, la menace est bien réelle. L’horreur d’Hiroshima et de Nagazaki ne semble plus qu’un lointain souvenir, même si l’on continue à commémorer ce crime près de 70 ans après. Oubliée aussi, la crise de la Baie des cochons et les manœuvres qui ont failli entrainer le monde dans un conflit nucléaire. Six décennies plus tard, nous en sommes toujours au même point. Les empires se confrontent pour l’hégémonie au risque de tout emporter sur leur passage.
Les mêmes erreurs sont répétées encore et encore, l’envie de tout soumettre à sa volonté, au prix du mépris, le sentiment national des peuples, de répandre l’injustice, ne peut produit qu’un sursaut de fierté des peuples lésés et conduire à une remise en cause de l’ordre établi. Il ne reste qu’à l’accepter pour restaurer les équilibres et maintenir la paix, où s’entêter au prix de la guerre.