Tables rondes sur la question sahraouie : Le niet de l’Algérie
La délégation algérienne à New York a, dans une missive envoyée au président du Conseil de sécurité Martin Kimani, et dont le chef de l’ONU a été rendu destinataire, qualifié d’ » inefficace et contre-productif « , le format dit de tables rondes pour la reprise des négociations sur le Sahara Occidental, auquel fait référence le projet de résolution sur la prorogation de la Minurso. « Sur instruction de notre gouvernement, je vous écris pour réitérer la position de mon pays concernant la référence dans le projet de résolution sur le renouvellement de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (Minusro) aux soi-disant tables rondes », a affirmé la mission algérienne. « L’Algérie n’a jamais considéré ces tables rondes comme le format ultime pour la conduite du processus politique au Sahara occidental mais plutôt comme une étape de transition vers des négociations entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario », explique la délégation algérienne . Aussi, tout en faisant savoir que «l’Algérie ne va en aucun cas prendre part à ces + tables rondes+, tout en réaffirmant son engagement à soutenir les efforts du SG de l’ONU en vue de relancer les négociations directes entre les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc », la mission algérienne a estimé que ces » tables rondes se sont avérées inefficaces et sont devenues contre-productives et problématiques du fait de leur instrumentalisation par les autorités marocaines pour se détourner de leurs responsabilités et déformer la réalité du conflit au Sahara occidental comme question de décolonisation ». De son côté, M. Mohamed Salem Ould Salek, membre du Secrétariat national, ministre des Affaires étrangères du Polisario a estimé hier que « la crédibilité de l’ONU est aujourd’hui en jeu » et que « le moment est venu pour parler, haut et fort, dans un langage de vérité, en toute responsabilité, sérieux et transparence, pour alerter et attirer l’attention face à l’imprudence et aux dérapages dangereux pratiqués par certains pays, membres ou pas, du Conseil de sécurité, qui poussent toute la région à la guerre. Et nous les tenons pleinement responsables des graves conséquences de cette politique injuste ». «La partie sahraouie, qui a fait preuve de la plus grande retenue pendant trois décennies et a coopéré avec tout le sérieux, la sagesse et la responsabilité avec les Nations Unies, tous les secrétaires généraux et envoyés successifs, ainsi qu’avec la MINURSO, n’acceptera jamais que l’on porte atteinte, d’un iota, aux droits inaliénable du peuple sahraoui, à la nature juridique de la cause sahraouie comme une question classique de décolonisation ou à la situation de belligérance dans le conflit entre les deux parties, à savoir, le Front Polisario et le Royaume du Maroc », a en effet rappelé M. Mohamed Salem Ould Salek qui a estimé que l’approche actuelle adoptée par le Conseil de Sécurité est injuste et n’a pas d’avenir » car explique-t-il, « nous pouvons dire que le conflit sahraoui-marocain est entré dans une étape de solution pacifique, consensuelle, réaliste, juste et définitive que « le jour où le Conseil de Sécurité fixera la date à laquelle la MINURSO organisera le référendum, pour lequel elle a été instituée, et qui en plus justifie sa présence sur notre territoire et où le Maroc renouvellera son engagement et son adhésion au Plan de Règlement ». « Aujourd’hui, nous assistons, avec rejet et désapprobation à la poursuite des tentatives injustes visant à confisquer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté, en totale violation des résolutions de la légalité internationale » a fait savoir M. Mohamed Salem Ould Salek qui avertira que la guerre, qui ne s’arrêtera plus jusqu’à la fin de l’occupation marocaine illégale de notre pays et le respect de nos frontières et les droits sacrés de notre peuple pour lesquels il a tant sacrifié et sacrifiera encore avec toutes ses forces.
Akli Amor