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Gaz, télécommunications, transport et commerce : L’axe Alger-Abuja se consolide

L’axe Alger-Abuja se consolide. Un axe qui va s’appuyer en partir sur le gaz et plus particulièrement sur le projet   de gazoduc Trans-Saharan Gas-Pipline (TSGP). 

Un projet qui ne date pas d’aujourd’hui, vue qu’il avait été lancé en 2007 et avait été inscrit dans le cadre du Nepad. C’est une infrastructure qui permettra d’augmenter de manière substantielle les approvisionnements en gaz de l’Europe via un pipe qui démarrera d’Abuja vers l’Europe via l’Algérie qui dispose déjà de deux gazoducs la reliant à l’Italie (gazoduc Enrico Mattei) et vers l’Espagne (Medgaz), grâce à un apport supplémentaire de 30 milliards de M3 par an de gaz. Aussi et en sus de sa capacité à offrir un débouché sur au gaz nigérian et de consolider la position de l’Algérie en tant que fournisseur majeur en gaz de l’Europe, le TSGP sera un vecteur de développement et d’intégration économique pour les pays qu’il travers. C’est justement dans ce contexte que l’ambassadeur du Nigeria à Alger, Mohammed Mabdul a indiqué dimanche dans un entretien accordé au quotidien nigérian « Punch » que le TSGP est « un projet très important qui générerait beaucoup d’argent à la fois pour le Nigeria et les autres pays qui y participent ». Selon le diplomate, le Nigeria pourrait fournir à travers ce gazoduc 30 milliards M3 de gaz par an, précisant que les réserves de gaz au Nigeria sont « quasi-illimitées ». Dans ce cadre, M. Mabdul a mis en avant les capacités dont dispose l’Algérie en matière de transport et de liquéfaction du gaz. « A l’heure actuelle, l’Algérie fournit une bonne partie des besoins en gaz de la plupart des pays européens. Elle dispose d’un réseau de gazoducs de plus de 2.000 km. Son principal gisement de gaz, Hassi R’mel, possède la quatrième plus grande réserve de gaz au monde », a-t-il fait valoir. Grâce à son infrastructure gazière et son réseau de gazoduc, l’Algérie est en mesure de connecter le champ gazier de Hassi R’mel à celui du Nigéria en passant par le Niger », a-t-il soutenu. Interrogé sur le niveau de mise en œuvre du projet TSGP, l’ambassadeur a indiqué que la réalisation du tronçon traversant le Nigéria « avance très vite et dès qu’il atteindra Kano (région frontalière avec le Niger) il sera connecté à la frontière nigérienne et de là passera vers l’Algérie ». Au-delà du gaz, l’axe Alger-Abuja s’articule aussi autour d’infrastructures majeures à l’image du projet de fibre optique reliant les deux capitales et  la Route transsaharienne qui devra ouvrir des débouchés commerciaux non négligeables dans le cadre de la Zlecaf entre la rive Sud de la Méditerranée, le Sahel soit le Mali, le Niger et le Tchad et le Nigeria qui ouvrira ainsi la voir vers l’Afrique subsaharienne. Dans ce contexte, le diplomate nigérian a indiqué que les projets de coopération entre l’Algérie et le Nigeria sont nombreux. Mohammed Mabdul a évoqué le projet de câbles à fibre optique qui vise à renforcer la connectivité internet entre l’Afrique et l’Europe ainsi que le projet de la route transsaharienne de 9.900 km qui traverse également le Tchad et le Mali , a atteint un taux d’achèvement d’environ 90 %, a-t-il indiqué, relevant que « la partie algérienne a terminé la sienne et n’attend que l’inauguration ». Ce projet sera soutenu, selon le diplomate, par la connexion entre trois ports en eau profonde qui seraient construits pour booster l’activité économique de la région. Il s’agit du port en eau profonde à Lagos, d’un port qui serait construit dans une ville côtière en Algérie et un troisième prévu à Gabès, en Tunisie. « Les marchandises en provenance d’Europe et d’autres parties du monde transiteraient par ces ports et seraient acheminées via ces réseaux routiers communs. C’est un énorme projet qui créerait une chaîne d’activités pour les transporteurs, les hommes d’affaires, les commerçants. C’est une aubaine pour ces régions de s’épanouir », s’est-il réjoui. Par ailleurs, M. Mabdul a souhaité la concrétisation de lignes aériennes reliant Alger à Abuja et Lagos, pour faciliter les déplacements des communautés d’affaires des deux pays. Evoquant les relations bilatérales, l’ambassadeur les a qualifiées de « très profondes, cordiales et respectueuses », relevant la mise en place de la Commission mixte qui avait défini les relations entre les deux Etats. Pour rappel, lors de la Conférence nationale des chefs de missions diplomatiques et consulaires, le président de la République a mis en avant la nécessité de renouer les liens et de les consolider avec les pays africains notamment amis. C’est dans ce contexte qu’il a souligné l’importance de redynamiser les rapports de coopération avec l’Afrique du Sud et le Nigeria.

Chokri Hafed

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