Les sénatoriales se tiendront samedi : 475 candidats dans les starting-blocks
Quarante-huit heures nous séparent du jour du vote comptant renouvellement partiel du Conseil de la Nation, qui se déroulera samedi. Dans ce sens, pas moins de 475 candidats, sont dans les starting-blocks pour tenter d’arracher les voix de leurs camarades élus locaux, qui leur permettront de siéger au sein de cette institution de l’Etat.
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a indiqué, hier dans un entretien qu’il a accordé à l’APS, que le nombre de candidats aux élections du renouvellement partiel du Conseil de la nation s’élève à 475 candidats représentant 22 partis politiques et listes indépendantes. Il précisera dans ce contexte que « 90% des candidats n’ont pas atteint l’âge de soixante ans ». Le président de l’ANIE a également rappelé que celle-ci a enregistré le retrait de 603 dossiers de candidatures pour « 503 dossiers de candidatures déposés, dont 355 candidats au nom de partis politiques et 172 d’indépendants ». Après étude, explique le président de cette instance, « il a été procédé à la validation de 475 dossiers à travers 58 wilayas et le nombre d’électeurs est de 27.151, tous ayant été élus aux dernières élections locales (APC/APW) du 27 novembre 2021 ». Il révèlera par la suite que « le plus grand nombre de candidats a été enregistré dans les wilayas issues du dernier découpage administratif à l’exception des wilayas de Boumerdès, qui compte 20 candidats et Tindouf 19 ».
L’argent sale, toujours
A titre d’exemple, Mohamed Charfi a cité la wilaya de Beni Abbas, où 19 candidats sont retenus, 15 à Djanet, 12 à Ménéa, 10 à Timimoune et 8 à Touggourt. Ce qui reflète, selon Charfi, « la dynamique électorale que connaissent ces wilayas et leur aspiration à une représentativité politique ». S’agissant de la Capitale, Mohamed Charfi a révélé que le nombre des candidats est de quatre à l’instar, dit-il, « des wilayas Tamanrasset, Jijel et Ouargla, qui toutes ont enregistrés quatre candidats chacune ». Concernant les rejets signifiés lors des dépôts des dossiers de candidatures, le président de l’ANIE a affirmé qu’ « ils ont été motivés par les liens avec l’argent sale ». Au total, 43 dossiers de candidatures ont été rejetés par l’ANIE sur un total de 503 déposés et ce, « après des soupçons sur des liens qu’entretiennent les candidats avec l’argent sale ». Après les recours déposés auprès des tribunaux administratifs qui a procédé à l’annulation de trois décisions de rejets par l’Anie et l’annulation par le Conseil d’Etat de dix autres décisions de rejet, le nombre de dossiers rejetés a atteint, selon Charfi, 30 dossiers.
S’agissant des remplacements des dossiers rejetés, tel demandé par plusieurs partis politiques notamment, le président de l’ANIE persiste à dire qu’ « une telle option est inexistante dans la loi organique portant régime électoral », précisant qu’ « une candidature n’est ni à retirer ni à remplacer », ce qui oblige selon le président de l’ANIE « les partis politiques à choisir leurs candidats répondant entièrement aux critères imposés par la loi sur les élections ».
Justement en réponse à ces formations politiques, Mohamed Charfi assène « je suis tenu devant la loi de garantir la transparence, la crédibilité et la légitimité des élections ». Ce qui est soulevé par certains partis politiques, affirme Charfi « est une critique vis-à-vis de la loi et non une critique envers l’Autorité nationale indépendante des élections ». Il appelle dans le même contexte, les partis politiques représentés au sein de l’APN à « présenter des propositions et des amendements pour apporter des rectifications pouvant apporter des améliorations dans les textes jugés incomplets ou flous». A une question sur la manière de démasquer les candidats qui ont des liens avec l’argent douteux et confirmer ce soupçon, M. Charfi a précisé qu’il y a pour ce faire » une approche juridique et sociale ». Selon la réputation du candidat dans son milieu social et s’il est prouvé que ce denier entretient des relations avec des milieux ayant des liens avec l’argent sale, l’ANIE demande, l’ouverture d’une enquête sur le candidat suspect, conformément à ses attributions. A une autre question sur le fait que ces candidats suspects soient, à l’origine, issus des élections des assemblées populaires communales et de wilayas où il est exigé que le candidat soit exempt de tout soupçon de ce genre, le président de l’ANIE a précisé que « l’enquête est plus approfondie lorsque la responsabilité qui incombe aux élus est plus importante ». Vu le poids des candidats du Conseil de la nation et leur rôle dans l’adoption des lois relatives à l’élaboration des futures lois du pays, il est procédé à des enquêtes « plus approfondies », a-t-il fait savoir. Il y a des dépassements qui sont enregistrés après l’annonce de la victoire des candidats, a-t-il dit, indiquant que « l’autorité a déjà retiré des candidats après leur victoire lors des dernières élections locales ».
Boubekeur Amrani