Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République pour dénoncer l’arbitraire et l’affairisme
Monsieur le Président,
Nous aurions tant souhaité interpeler votre haute bienveillance sur des sujets d’importance capitale intéressants le pays, les Algériens et leurs préoccupations. Nous avons aussi souhaité vanter à nos lecteurs les prouesses que vous êtes en train de réaliser en dépit d’un environnement hostile, défavorable et un contexte particulier. Cependant, certaines volontés néfastes ont bizarrement décidé de tuer cette petite voix qui est La Sentinelle et la contraindre à crier son désarroi. Nous voilà donc focalisés sur un sujet futile, la publicité publique, mais Ô combien vitale pour la survie de notre jeune entreprise médiatique.
Certes, nous ne sommes qu’un jeune quotidien, mais qui répond à tous les critères exigés par la profession et qui s’est engagé cependant à défendre les intérêts de sa patrie et à faire face humblement à toutes les tentatives visant à frapper la stabilité de l’Algérie, à réduire vos actions combien parfois héroïques et faire échouer votre projet d’une Algérie nouvelle. Comme toute entreprise médiatique, vous n’êtes pas sans savoir que nous ne vivons que par la grâce des aides que nous consent l’État en termes de publicité étatique. Or, une volonté au sein de la présidence s’est attelée à nous réduire au silence. Une récente décision vient d’être signifiée à l’ANEP (ce qu’on nous affirme au niveau de la Régie publicitaire) sous forme d’instruction informelle de réduire notre quota à un petit quart de page au risque d’étouffer La Sentinelle.
Cette volonté matériellement affichée a jugé que notre publication n’a pas lieu d’être dans l’Algérie de demain. Pourquoi et pour quelle raison ? « La Sentinelle », pleinement engagée à vos côtés, se veut le journal de l’Algérie de demain, cette nouvelle Algérie dont vous rêvez et à laquelle nous y croyons. Face donc à l’abus de certains fonctionnaires relevant de votre institution et au silence méprisant affiché à notre égard, nous nous tournons vers vous afin de mettre fin à ces dépassements que vous vous êtes engagés à bannir. Et c’est après avoir épuisé toutes les voies de recours et adressé même un courrier officiel le 21 décembre dernier à votre excellence, que nous nous tournons aujourd’hui vers vous publiquement afin de vous solliciter et mettre fin à certaines pratiques. Certains hauts responsables au niveau de la Direction de la Communication de la présidence de la République usent et abusent en votre nom pour réduire au silence toute voix qui ne fait pas partie de leur horde, de leur région ou de leur chapelle en manipulant la publicité par des instructions téléphoniques. Cela nous rappelle hélas une bien triste double décennie qu’on croyait révolue.
Notre quotidien La Sentinelle se veut une entreprise citoyenne, qui paie ses impôts, assure ses salariés et assure ses missions de service public. Elle défend les valeurs de notre pays et voue loyauté et fidélité à notre mère-patrie. Le quotidien La Sentinelle qui fêtera bientôt ses deux années s’inscrit droit dans la trajectoire que vous vous êtes définie et à laquelle elle adhère, par conviction, car convaincue de la justesse de votre vision.
Monsieur le Président,
Est-ce donc pour toutes ces positions affichées que nous subissons le courroux de certaines parties tapies hypocritement dans l’ombre de votre institution ? Déshabiller St Pierre pour habiller St Paul relève de l’injustice et de l’iniquité.
Sachez, Monsieur le Président, qu’en dépit de notre expérience, notre savoir-faire et notre professionnalisme, nous nous sommes même vus privés de l’honneur de participer aux rencontres médiatiques initiées par votre Excellence et que nous souhaiterions rehausser par le niveau de thématique. Mais, cela semble relever de l’utopique puisque vraisemblablement ces émissions seraient réservées à une sorte de club fermé, sommes-nous tentés de croire.
Pardonnez notre ton peu sibyllin mais franc et honnête, celui de bons Algériens exclus pour avoir fait au mieux leur travail mais surtout d’aimer à en mourir leur pays.
Nous comptons sur votre sens de l’équité et de la justice pour mettre fin à ces dépassements qui affecteraient votre noble mission.
Dans l’attente, veuillez croire, Monsieur le Président de la République, nos sincères salutations et notre haute considération.
Gloire à nos Chouhada et que Vive l’Algérie.
La Directrice de la Publication