Droits des femmes : Des avancées indéniables
Elles sont femmes au foyer élevant des générations, elles sont enseignantes préparant les futurs cadres de la nation, entrepreneuses se serrant les coudes avec les hommes dans divers secteurs et défendant leurs entreprises. Elles portent des casques de sécurité et assumant à longueur des journées de lourdes responsabilités dans divers secteurs névralgiques mais aussi hautement périlleux comme l’industrie pétrochimiques, la sécurité industrielles, en plus des missions délicates qu’elles assument dans les écoles, les universités, les cabinets d’avocats, des huissiers de justice et dans tant d’autres de créneaux. La femme algérienne du 3e millénaire est enseignante, directrice, journaliste, chercheuse, conductrice de Tramway, maire, wali, cheffe de daïra, député, footballeuse, boxeuse, ministre, en plus d’être employée dans des postes clefs dans des ministères de souveraineté et autres. Indéniablement ces femmes se sont imposées par leur caractère, par leur volonté et leur fermeté d’aller de l’avant. Malgré une certaine «misogynie» et un certain sexisme manifesté à leur encontre, elles sont plusieurs centaines de femmes créant la richesse, en plus du bénévolat qu’elles assument dans le cadre du mouvement associatif, dans les organisations patronales et autres organisations à but non lucratif. Tous les bilans révèlent que la femme constitue un «acteur » principal dans le développement lambda, en jouant des rôles de premier ordre dans l’économie nationale, en plus d’être une femme-maman. La femme est commerçante. Elle est présente dans cette activité à un niveau très appréciable. Jusqu’à la fin du mois de février de l’année en cours, le Centre national du registre de commerce fait état de 175.671 femmes commerçantes inscrites dans les fichiers du registre de commerce, parmi lesquelles 160.458 commerçantes sont composées de personnes physiques et 15.213 personnes morales ou encore gérantes de sociétés. Elle est présente à hauteur de 48,77% dans la distribution en détail, 38,99% dans les services, 38,99% dans la production de biens. Sa présence est par contre très faible dans la distribution en gros (3,18 %), la production artisanale (0,17 %) et l’exportation (0,03 %).
La femme occupe aujourd’hui une place importante dans les amphis universitaires. Les derniers chiffres font état de plus de 62% d’étudiantes. Ce chiffre a connu une hausse relative durant ces 20 dernières années. Le taux des étudiantes était entre de 51.1% en 1999-2000. Au niveau des études doctorales elles représentent aujourd’hui 52.5% des effectifs», a-t-il ajouté, précisant que sur près de 60.000 enseignants universitaires tous grades confondus, près de 47% sont des femmes. L’éducation est activement «investie» par la gente féminine. L’office national des statistiques (ONS) sur la base de données, se rapportant aux statistiques de l’éducation nationale de 2018- 2019 à 2019- 2020, fait état d’un total de 355.591 enseignantes alors que le nombre global des effectifs dudit secteur est de 473.166 enseignants, hommes et femmes. Dans les trois paliers, l’effectif enseignant féminin dans le secteur de l’éducation nationale, était, en 2001 et 2012, de 190 003 enseignantes, soit 43,64% du corps enseignant qui comptait 435 288 enseignants. Au jour d’aujourd’hui, l’enseignement primaire compte 153.632 enseignantes sur un total de 187.921. En attendant le reste des acquis qu’elle continue à revendiquer, la femme a réussi à arracher plusieurs droits lui ayant été consacrées dans toutes les Constitutions et les législations nationales, renforcées par des amendements bannissant toute sorte de violence à l’égard des femmes outre les efforts consentis pour lutter contre les stéréotypes issus de certaines mentalités sur la femme. Cela traduit la volonté des pouvoir publics à promouvoir la condition féminine en lui consacrant plusieurs chapitres dans la loi fondamentale du pays, d’autres ont été amendés et complétés, afin de lui permettre à l’accès à la prise de décision dans le cadre de la parité hommes-femmes, et pouvoir construire son avenir. D’ailleurs, personne ne peut nier aujourd’hui la lutte de la femme pour arriver à cette place, à travers les différentes étapes historiques qu’elle a eu à franchir. Il y consensus. Le principe de parité politique a été appuyé notamment par la loi électorale. L’Algérie est devenue pionnière en la matière notamment qu’elle avait déjà adopté le système de quota en 2008. Depuis son investiture, le Président Tebboune s’est engagé à «renforcer la constitutionnalisation de la protection des droits de la femme et à consolider sa place au sein de la société à travers son autonomisation politique et l’appui de sa participation à la relance économique, et ce, à travers le lancement de projets générateurs de richesse et l’esprit d’entrepreneuriat, outre sa protection contre toute forme de violence en vertu d’un dispositif juridique en adéquation avec nos constantes nationales». Cela se traduit par la Constitution de 2020, très précisément par l’article 31 bis. Ce dernier consacre la promotion des droits politiques de la femme en renforçant sa représentation au sein des assemblées élues et encourageant sa promotion à des postes de responsabilité dans les institutions. Le même article consacre également le principe de parité conformément à l’article 25 qui stipule que «les droits et les libertés fondamentales sont garantis par l’Etat». La Constitution de 2020 consolide les acquis de la femme algérienne. Cette constitution garantie l’égalité dans la loi et le devoir pour tous les citoyens, éliminant les obstacles restreignant le développement de l’Homme et la participation de tout un chacun à la vie politique, économique, sociale et culturelle. L’article 37 de la Constitution est explicite en ancrant l’égalité à travers la garantie de la protection de la femme par l’Etat. Idem pour l’article 40 qui stipule que l’Etat assure la protection de la femme contre les différentes formes de violence et garantit son accès aux structures d’accueil, de prise en charge et d’assistance juridique. Le plan d’action du Gouvernement consacre cette vision tirée du programme du président de la République à travers l’introduction d’un axe relatif à la protection et la promotion de la femme et la réalisation de l’égalité dans les différents domaines, en plus de la grande importance accordée par l’Algérie à la lutte contre la violence faite aux femmes.
Salim Abdenour