12 milliards de DA consacrés pour l’importation de médicaments : PCH mobilisée pour les maladies rares
La Pharmacie centrale des hôpitaux a mobilisé une enveloppe de 12 milliards de dinars pour l’importation des médicaments et compléments alimentaires nécessaires pour le traitement des maladies rares.
Dimanche, le président de la République a annoncé, en Conseil des ministres, sa décision de garantir la prise en charge par l’État, des patients atteints de maladies rares et dont le nombre a augmenté. Il a en ce sens donné des instructions pour la prise en charge immédiate et effective des personnes atteintes de maladies orphelines. Décision qui a été très bien accueillie dans les milieux médicaux et parmi les familles ayant un ou des membres atteints de maladies rares. Des instructions qui se sont d’ailleurs vite traduites sur le terrain. En effet, comme première décision faisant suite à la décision présidentielle, la voix de sa porte-parole de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), Mme Nassima Safou, vient d’annoncer « la mobilisation d’une enveloppe budgétaire évaluée à 12 milliards de dinars pour assurer les opérations d’importation de médicament nécessaires dans le traitement de 20 maladies orphelines ou rares durant l’année 2022 en cours ». La même responsable fera savoir que « la PCH compte mettre à profit ce matelas financier pour assurer la disponibilité des médicaments pour toutes ces maladies ».
Aussi, les associations nationales activant dans ce domaine de la prise en charge des personnes atteintes de ces maladies ont exprimé leur grand soulagement et leur optimisme quant à l’évolution positive des soins à l’avenir. Dans cet ordre d’idée, le président de l’association nationale de l’Angioedema s’est félicité de cette décision du président de la République en affirmant que cette dernière « est un indice que l’on va dans la bonne direction en matière de prise en charge de ces personnes atteintes de cette maladie rare ».
C’est dans la même direction qu’est allé dans ses propos le président de l’association nationale SOS Hépatite, Abdelhamid Bouallag qui a estimé que « la décision est un indicateur si besoin est que le président de la République est très informé de la situation vécue par les personnes atteintes de maladies rares ». M. Bouallag préconisera, pour la réussite de la démarche de prise en charge, « un travail de coordination et de collaboration entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale ainsi que le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine ».
Les mariages consanguins à l’index
Il est vrai que les cas de maladies rares ont tendance à augmenter en Algérie. Des études ont montré que la cause de l’émergence de ces maladies rares est principalement due au phénomène du mariage consanguin, rappelle dans ce sens le président de l’association nationale « Avenir » des maladies rares et de l’autisme, Mouloud Moutchou. Invité à s’exprimer hier lors de la matinale de la première chaîne de Radio algérienne Mouloud Moutchou a précisé que pas de270 maladies rares ont été recensées en Algérie essentiellement dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaia, Jijel et Ghardaïa. Pour M. Moutchou, la décision du président de la République arrive à point nommé pour mettre un terme au calvaire vécu par cette catégorie et leurs familles.
L’invité de la radio a estimé que l’Algérie doit aujourd’hui accorder plus d’attention à cette catégorie, d’autant que de nombreuses wilayas ne disposent pas aujourd’hui de laboratoires de diagnostic précoce ou de centres de prise en charge psychologique, appelant les pouvoirs publics à se coordonner avec les associations spécialisées et actives dans ce domaine. Dans ce contexte, l’invité de la radio a révélé une liste des maladies rares les plus répandues aujourd’hui en Algérie, notamment l’immunodéficience, le métabolisme cellulaire, la sclérodermie, le syndrome de Sjögren, les maladies héréditaires du sang, le syndrome de Welchon, le syndrome de Bestein, les caillots sanguins artériels et l’intoxication aux opiacés.
Il estime d’ailleurs que l’Etat devrait préparer un plan national pour prendre en charge cette catégorie de malades de manière précoce, en ouvrant davantage de laboratoires et de centres de santé spécialisés afin de travailler sur la détection précoce de ces maladies et fournir le régime alimentaire approprié et assurer sa disponibilité prix subventionnés
Akli Amor