H’ssane El aarss
Hichem dance sous une tente à El Ayoune occupée par le Maroc. Il dance, il dance et dance à tomber en transe comme tombent les tenancières de lupanar. Il dance à en perdre son râtelier comme perdent leur honneur tous les « bouch’kara » et les traitres à leur mère patrie. Mais fier de sa félonie, le sait-il ? Il doit sûrement savoir qu’il est à peine « H’ssane el aarss ». Alors, il dance donc sur tous les airs, sur un guebli, un chergui, un sahraoui ou même sur un air de « Aïta » purement marocaine. « Lahwa li yejji eddih » ! Mais il est loin de savoir que « H’ssane el aarss yech’tah yech’tah we iwelli lemmalih ». Alors danse ! Et dans sa « t’bourida », le nouveau guignol du Makhzen s’imagine à la tête d’une fantasia menant bataille contre son propre pays. C’est ainsi que finissent les renégats. Et puis, comme le disait notre Prophète (QSSSL) « in lam tastahyî fasna’ mâ-shi’t » (si tu n’as pas de pudeur, fais ce qu’il te plait). Et Aboud la grande gueule, en stage bloqué organisé par le Makhzen, a tout perdu. Alors, il s’entraine dans sa triste et ridicule farandole à faire la courbette et le baise main. Si seulement le danseur pouvait savoir que perdre son argent, ce n’est rien perdre, perdre sa santé, ce n’est rien perdre, mais perdre son honneur, c’est tout perdre !