Guerre au Yémen : Dix soldats tués à Taëz malgré la trêve
Dix soldats yéménites ont été tués et sept blessés dans une attaque des Houthis près de Taëz, dans le sud-ouest du Yémen, malgré la trêve en vigueur depuis avril, a annoncé hier le gouvernement du pays ravagé par la guerre. Négocié par l’ONU, le cessez-le-feu, relativement respecté à l’exception de violences sporadiques, offre un certain répit après huit ans de conflit dévastateur opposant les forces du gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire emmenée par l’Arabie saoudite, et les Houthis proches de l’Iran. Les Houthis ont attaqué dans la nuit de dimanche à lundi des positions de l’armée au sud-ouest de la ville disputée de Taëz, « causant la mort de dix soldats et blessant sept autres », indique le gouvernement dans un communiqué. Le bilan a été confirmé à l’AFP par des sources médicales. Aucune information n’est disponible sur d’éventuelles victimes dans les rangs des Houthis, ces derniers communiquant rarement sur leurs pertes. Stratégique depuis le début de la guerre, la ville de Taëz est sous contrôle du gouvernement mais encerclée par les Houthis. L’objectif de l’attaque était de bloquer la route reliant Taëz à Aden (sud), la capitale provisoire du gouvernement, affirme ce dernier, les Houthis ayant pris le contrôle de Sanaa en 2014. Le gouvernement dénonce une « dangereuse escalade » des Houthis qui « défient de manière flagrante » les efforts de l’ONU visant à élargir la trêve, instaurée le 2 avril, reconduite à deux reprises et censée s’achever le 2 octobre. Le siège de Taëz, troisième plus grande ville du pays, complique l’arrivée de l’aide humanitaire et contraint la population à emprunter des routes montagneuses très dangereuses. Hier, seize ONG ont appelé les Houthis à « ouvrir immédiatement les axes vitaux à l’intérieur et autour de Taëz » et à « rétablir la liberté de mouvement des civils pour éviter une détérioration de la situation humanitaire déjà très grave ». Dans un communiqué commun, ces organisations, dont Human Rights Watch et Amnesty International, déplorent l’absence de progrès réalisés sur le déblocage des routes autour de Taëz, malgré les efforts de l’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg. La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts et plongé le pays le plus pauvre de la péninsule arabique dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.
AFP