Une association marocaine dénombre 70 disparus dans le drame de Meliila / Droits de l’Homme : Le régime marocain de nouveau épinglé
Le régime marocain est de nouveau épinglé sur le non-respect des droits de l’Homme. Que ce soit en ce qui concerne le traitement inhumain infligé aux migrants ou la répression violente dans les territoires sahraouis occupés, les crimes du Makhzen sont pointés du doigt.
L’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a révélé que le nombre de disparus, en lien avec les événements dramatiques de Melilla en juin dernier, quand la police marocaine a sauvagement tué des dizaines de migrants subsahariens, est passé à 70 personnes. L’AMDH, section de Nador, a indiqué dans un communiqué diffusé samedi soir sur sa page Facebook, qu’elle était parvenue « après un grand effort et en l’absence de toute aide ou réponse des autorités marocaines, à établir une liste actualisée des disparus (à la suite du drame de Melilla), dont le nombre a atteint 70 personnes manquant à l’appel jusqu’au 30 août 2022 ». L’association a signalé que les familles d’un certain nombre de disparus, de nationalité soudanaise pour la plupart, tentent en vain d’obtenir un visa auprès de l’ambassade du Maroc à Khartoum afin de se rendre au royaume pour rechercher leurs proches. L’association a assuré en outre qu’elle continuerait son travail pour « établir la vérité sur les crimes commis par les politiques d’immigration (marocaines) contre les demandeurs d’asile, malgré toutes les tentatives d’occultation de la vérité et d’obstruction à l’identification des morts et des vrais chiffres ». Le 24 juin, au poste-frontière de Melilla, au moins 23 migrants subsahariens -selon des chiffres des autorités locales- ont été brutalement tués par la police marocaine, qui tentait de les empêcher d’entrer dans l’enclave espagnole. Mais selon des organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs, le nombre de victimes lors de la répression sanglante d’environ 2000 migrants africains dépasse de loin les 23 morts annoncés par les autorités marocaines. De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants. De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé et sanctionner les auteurs.
De son côté, la militante sahraouie des droits de l’Homme, Sultana Khaya a dénoncé, au siège du Parlement français, les crimes de l’occupation marocaine et dévoilé les graves violations qu’elle a subies pour sa défense acharnée des droits du peuple sahraoui. Accompagnée du représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, la militante et présidente de la Ligue sahraouie des droits de l’Homme, Sultana Khaya a rencontré, vendredi au siège du Parlement français, le député Jean-Paul Lecoq à qui elle a dévoilé les violations qu’elle a subies, notamment l’état de siège, la torture et les tentatives d’assassinat, a rapporté l’Agence de presse sahraouie (SPS). Pour sa part, Jean-Paul Lecoq a condamné la répression et les violations subies par le peuple sahraoui, réitérant sa pleine solidarité avec la militante Sultana Khaya et avec le peuple sahraoui. Sultana Khaya est arrivée, jeudi à Paris, pour assister en tant qu’invitée d’honneur à la Fête de l’Humanité. Lors de son séjour, la militante relatera son expérience personnelle face à la répression et le siège imposé par le Makhzen. Elle tiendra des rencontres avec les organisations de la société civile française et animera des conférences sur la cause sahraouie.
R.I.