Aliment de bétail : L’Algérie a besoin de 4 millions de tonnes de fourrages par an
Les autorités multiplient les mesures afin de consolider la sécurité alimentaire et réduire l’exposition à des marchés internationaux fluctuants. Ainsi et au-delà des incitations à céréaliculture, le Gouvernement mise sur une nouvelle initiative pour promouvoir la production de fourrages et d’aliment de bétail.
La hausse des prix de base et notamment alimentaire, dans le sillage de la guerre en Ukraine et de la hausse des coûts du fret maritime a remis sur le devant de la scène la nécessité de garantir l’autosuffisance en produits agricoles stratégique. Au-delà du développement de la production locale céréales, notamment le blé tendre et dur ainsi que l’orge, et auxquelles l’Algérie consacre des budgets importants pour couvrir la facture à l’import et assurer ses besoins, les pouvoirs publics misent sur la promotion de la production de fourrages et d’aliments de bétails. Il est vrai que la hausse des cours des matières premières sur les marchés internationaux a largement contribué à la flambée des prix des viandes rouges et blanches. C’est ce qui impose de développer une filière qui doit couvrir les besoins des éleveurs estimés à quelques 4 millions de tonnes de fourrages et importés à hauteur de 90%. C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué lundi le Directeur général de l’Office national des aliments du bétail (ONAB), Hassan Benzaza, a lors d’une séance d’audition organisée par la Commission Agriculture, Pêche et Protection de l’Environnement de l’APN.« L’Algérie a besoin d’une production annuelle de 4 million de tonnes en vue d’atteindre l’autosuffisance », a déclaré M. Benzaza qui a annoncé « un important projet dans la wilaya de Béchar d’une capacité de production de 90.000 tonnes par an », précise un communiqué de la chambre basse du Parlement.Relevant que les prix du maïs avaient reculé sur le marché mondial, il a indiqué qu’une quantité d’un à 1.5 million de tonne de maïs allait être importée à un prix raisonnable.L’ONAB a été confronté à une situation critique du fait de la pandémie Covid-19, a-t-il dit, rappelant que les matières premières, importées à hauteur de 90% de l’étranger, avaient enregistré une hausse de prix.
Concernant le contrôle des produits importés, notamment les fourrages, M. Benzaza a indiqué que « l’Office dispose d’un laboratoire central et des laboratoires régionaux ». Ces laboratoires sont en mesure de contrôler tous les produits importés pour déterminer la composition des aliments, a-t-il rassuré. Lors du débat, les membres de la Commission ont mis l’accent sur la nécessité de réguler le marché national qui connait une flambé des prix, notamment des viandes rouge et blanche.Ils ont insisté sur la disponibilité des fourrages et sur l’importance d’encourager les agriculteurs à diversifier leurs activités agricoles.Des députés ont mis en exergue l’impératif de lutter contre les spéculateurs à travers des mécanismes devant permettre aux agriculteurs l’accès aux différents produits à des prix raisonnables, conclut le communiqué de l’APN.
Chokri Hafed