Lutte contre la corruption : Sonatrach se met aux normes internationales
La Compagnie nationale des hydrocarbures a multiplié les démarches dans le but de mettre en place des procédures de travail et une méthodologie qui réduirait au maximum les risques de corruption en son sein.
Le Président-directeur général (PDG) du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, a donné, hier, le coup d’envoi du travail de la commission de préparation pour les deux normes NA ISO 37001, portant sur le management anti-corruption, et NA ISO 26000, de la responsabilité sociétale. Cela s’est passé en présence de hauts cadres de l’entreprise et du directeur général de l’Institut algérien de normalisation (Ianor), avec lequel Sonatrach a signé un contrat, au mois de décembre dernier, pour la mise en application de ces deux normes. « ISO 37001 est une norme internationale adoptée par les entreprises modernes en matière de management qui garantit des mécanismes de contrôle et des procédures efficaces pour prévenir contre la corruption au sein des entreprises. Il permet aussi la promotion de la culture de la moralisation institutionnelle », indique Sonatrach dans un communiqué. « La transparence et la confiance sont les pierres angulaires sur lesquelles repose la crédibilité de toute organisation. C’est pourquoi ISO 37001 est incontournable pour les institutions efficaces et les entreprises équitables qui ne veulent pas être sérieusement discréditées par la corruption », indique l’Organisation internationale de normalisation (ISO) sur son site Internet.
Ces toutes dernières années, la Compagnie nationale des hydrocarbures a multiplié les démarches dans le but de mettre en place des procédures de travail et une méthodologie qui réduirait au maximum les risques de corruption en son sein. Frappé par le passé par quelques affaires qui ont nui à son image, le groupe fait tout, notamment durant ces dernières années, pour que cela ne se reproduise plus. Des affaires relatives, entre autres, aux procédures de passation de marchés, faut-il le rappeler. C’est d’ailleurs suite à ces « scandales » que le groupe avait adopté, en 2010, la « directive de passation des marchés de Sonatrach », appelée « la directive A-408 (R16) », amendée près d’une année plus tard sous l’appellation « directive A-408 5 (R17) », deux textes qui reprennent les mécanismes existants dans la règlementation nationale relative à la passation des marchés publics. Conscients de la place et de l’enjeu que représente la société, tant pour les Algériens, que sur le plan international, ses responsables ont donc fait en sorte d’aller plus loin encore en matière de lutte contre la corruption. En plus de la réhabilitation de son image entachée par ces quelques « affaires », il est, ainsi, question d’offrir des garanties à l’endroit de toutes les parties, y compris donc les partenaires étrangers qui, pour leurs parts, devront également se soumettre au canevas nouvellement instaurée en matière de transparence. C’est dans cette optique que Sonatrach, via son PDG, Toufik Hekkar a adoptée, en juillet 2021, un « code d’éthique » qui énonce, comme indiqué par la compagnie, « les normes de comportements et les principes d’éthiques attendus de ses dirigeants, de ses employés et des autres parties prenantes et qui découlent des valeurs et principes fondamentaux de Sonatrach ». Le code contribue aussi, ajoute-t-on encore, à « promouvoir une culture de transparence et un climat de confiance, permettant de prévenir et de sanctionner les actes illicites et les abus commis au détriment de l’intérêt général, de l’intégrité, de la réputation et de l’image de marque de Sonatrach ». Parallèlement à la signature de ce document, un comité d’éthique, chargé de sa mise en œuvre, avait été installé. La société a également « développé un dispositif d’alerte » permettant « aux employés et aux autres parties prenantes », de signaler, « en toute confidentialité », des comportements non conformes au code d’éthique. Toutes ces démarches sont censées apporter des réponses aux critiques exprimées ici et là, du moins par rapport à la gestion de l’entreprise durant une certaine époque. Sonatrach, de par son poids dans l’économie nationale et sur l’échiquier énergétique international, veut offrir des garanties suffisantes sur ce plan-là. L’adoption des normes ISO 37001, portant sur le management anti-corruption, semble aller dans ce sens.
Elyas Nour