31e sommet de la Ligue des Etats arabes : Répondre aux défis de l’heure
Le 31e sommet de la Ligue des Etats arabes dont les travaux s’ouvrent mardi à Alger fait depuis accapare l’attention des grands titres de la presse arabe qui soulignent tous la capacité indéniable de l’Algérie à insuffler une nouvelle dynamique à l’action arabe commune.
Les opinions arabes ne devraient pas être déçues des conclusions de ce sommet puisque les armées d’experts chargées de préparer la réunion des Chefs d’Etats de mardi ont travaillé d’arrache pied durant le week-end pour concevoir des résolutions qui auront des retombées positives sur le quotidien des peuples arabes. Le Conseil de la Ligue des Etats arabes qui s’est réuni mercredi et jeudi au niveau des délégués permanents et des hauts responsables, durant quatre sessions à huis clos au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, a eu en tout cas pour souci principal de proposer un projet d’ordre du jour à la hauteur des attentes que cela soit au plan politique, économique ou sociale.
C’est ce même souci de pertinence et d’efficacité qui a guidé les travaux, vendredi, de la réunion du Conseil économique et social de la Ligue arabe (CESA) au niveau ministériel. Lors de cette réunion, les participants ont examiné 24 clauses liées au renforcement de l’action arabe commune dans les domaines économique et social. Tous les projets de décisions retenus seront soumis aux travaux du Sommet arabe. Pour de nombreux experts, beaucoup de ces projets sont audacieux dans la mesure où ils sont susceptibles de faire bouger les lignes au plan économique, le talon d’Achille de la plupart des pays arabe.
Relance de la GZALE
Parmi eux, on retiendra en premier celui prônant la relance la Grande zone arabe de libre échange (GZALE) et l’accélération de la création de l’Union douanière arabe (UDA). Pour l’heure, le niveau des échanges interarabes reste faible, en dépit de l’établissement de la GZALE. La situation s’explique selon l’Algérie par des « contraintes extra-douanières non dévoilées ». L’on apprend également que le CESA a été chargé de mettre en place un mécanisme obligeant les pays arabes membres à appliquer ses décisions relatives à la GZALE.
Outre la sécurité alimentaire, les clauses portent sur plusieurs autres questions sociales et économiques d’importance, dont le développement agricole durable, la vision arabe de l’économie numérique, les usages pacifiques de l’énergie atomique, la question des investissements dans les Etats arabes, la problématique de l’économie informelle dans les Etats arabes et le e-paiement. La secrétaire générale adjointe et cheffe du département des affaires sociales du Conseil économique et social de la Ligue arabe, Haifa Abu Ghazaleh, a affirmé que les clauses devant être soumises au Sommet « concernent la vie du citoyen arabe, notamment en la conjoncture actuelle émaillée des retombées de la pandémie du nouveau coronavirus et des répercussions des crises géostratégiques».
Pour ce qui est du volet politique de ce sommet d’Alger de l’organisation panarabe, aura à s’attaquer à des dossiers extrêmement lourds. L’ambassadeur d’Algérie en Egypte et son délégué permanent auprès de la Ligue arabe, Abdelhamid Chebira, a ainsi rappelé vendredi « la place centrale de la cause palestinienne lors du Sommet d’Alger». Le diplomate algérien a souligné que ce dossier est parmi les plus importants à l’ordre du jour du sommet qui examinera les moyens de soutenir le peuple palestinien et sa direction nationale pour arracher son droit légitime à l’établissement de son Etat indépendant. M. Chebira avait également abordé le dossier libyen à l’ordre du jour qu’il a qualifié d’ « extrêmement important » et prioritaire dans les débats entre les pays arabes. « L’Algérie a une vision claire pour une sortie de crise dans ce pays, une position maintes fois exprimée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a affirmé que l’Algérie se tient à équidistance de toutes les parties pour aider les Libyens à sortir de la situation actuelle », a soutenu M. Chebira.
Priorité à la Palestine et à la Libye
Sur la question de la réforme de la Ligue arabe, l’on indique que « la délégation algérienne présentera tant au niveau de la réunion des ministres des Affaires étrangères qu’au niveau du Sommet, un dossier complet sur la réforme de la Ligue, permettant de relancer l’organisation qui doit lui permettre de s’acquitter de façon optimale de ses missions, l’objectif étant d’améliorer les performances de cette organisation, et d’explorer les meilleurs moyens de promouvoir l’action arabe commune dans les différents domaines ».
A noter que tous les projets de textes et résolutions qui ont émané du Conseil de la Ligue des Etats arabes (réuni au niveau des délégués permanents et des hauts responsables) et du CESA a été passé hier au crible par les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabes lors d’une réunion qui s’est tenue au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, en prévision justement du Conseil de la Ligue arabe au niveau du sommet, prévu les 1er et 2 novembre. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a pris la présidence de la 31e session du Sommet arabe, succédant au ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, dont le pays avait présidé la 30e session du sommet. La journée d’hier a été consacrée précisément à l’adoption du projet d’ordre du jour du sommet et à l’examen des projets de décisions. Il n’y a pas à en douter, le sommet de la Ligue arabe d’Alger sera productif à tous les points de vue.
Khider Larbi