Hydrocarbures, efficacité énergétique, industrie mécanique, agro-alimentaire, PME et startups : Les Italiens mettent le cap sur l’investissement en Algérie
Une publication relative à la « diplomatie économique », du ministère italien des affaires étrangères met en évidence les opportunités d’investissement en Algérie, dans divers domaines, en plus des hydrocarbures.
L’intérêt que porte l’Italie pour le partenariat économique avec l’Algérie se consolide. Un partenariat à longtemps dans le cadre de relations qui n’ont jamais connu le moindre couac. Un partenariat avec l’Italie qui a été moult fois réaffirmé notamment ces deux dernières années avec les visites en Algérie respectivement du président de la République italienne, Sergio Mattarella les 6 et 7 novembre 2021 et du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, le prédécesseur de Giorgia Meloni, à la mi-juillet de l’année dernière, et celle du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en Italie, en mai 2022. Une qualité des relations économiques qui s’est soldée, dans le secteur de l’énergie, par l’augmentation, depuis septembre, des livraisons du gaz algérien vers l’Italie, en sus du renforcement de la coopération et de son élargissement vers d’autres domaines, notamment la transition énergétique et l’industrie, notamment la construction mécanique.
A cet effet, le ministère italien des affaires étrangères a consacré la « une » de sa dernière « lettre » relative à la « diplomatie économique », une publication mensuelle, à l’Algérie. Portant le titre : « Le potentiel inexploré des opportunités en Algérie », ce dossier, étalé sur huit pages, évoque le « partenariat stratégique avec l’Algérie pour la sécurité énergétique (de l’Italie NDLR) », mais aussi des « opportunités dans les énergies renouvelables, les start-ups, produits pharmaceutiques et tourisme ». « L’Algérie est le pays le plus étendu sur le continent africain avec un grand potentiel pour l’Italie déjà en place, mais avec des perspectives d’accroissement des relations économiques et des investissements. Grâce à d’excellents rapports bilatéraux au niveau économique, parmi lesquels se distingue le partenariat énergétique, l’entrepreneuriat italien a une place importante sur le marché algérien qui se renforce périodiquement », estime cette publication de la diplomatie italienne. Parmi les atouts cités, il y a les « faibles coûts pour l’électricité et les produits pétroliers », des indicateurs démographiques « très intéressant, si l’on considère que la population dépasse déjà les 47 millions d’habitants, avec un taux de croissance annuel de près de 2 % », à cela s’ajoute le fait que « 54 % de la population a moins de 30 ans ». « Un marché jeune et en croissance, projeté également sur le marché africain », ce qui « offre certainement de belles opportunités pour les investisseurs », indique-t-on encore. Tout en rappelant que « l’économie algérienne reste encore fortement dépendante des hydrocarbures », et que « l’Italie est traditionnellement présente dans ce secteur, ainsi que dans le domaine des travaux publics », la diplomatie italienne signale qu’ « à côté du secteur traditionnel des hydrocarbures, il existe une foule d’autres opportunités d’investissements, tels que les énergies renouvelables, le secteur pharmaceutique, l’efficacité énergétique, l’industrie mécanique, l’agro-industrie, le tourisme et les start-ups ». « L’Algérie a entamé un processus de diversification de l’économie qui se poursuivra dans les années à venir et présente donc des avantages indéniables », signale-t-on à cet effet, tout comme est mis en avant le « l’adoption du nouveau code des investissements qui vise à faciliter les investissements étrangers ».
L’axe du développement industriel
Se focalisant sur certains secteurs, il est cité dans cette lettre « le développement industriel » qui « vise à favoriser l’activité en instaurant une dynamique autour des pôles techniques industriels, consortiums et clusters pour permettre le renforcement des capacités et la diversification des produits », ainsi que « le secteur pharmaceutique, le marché algérien étant l’un des principaux de la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA) ». Par ailleurs, ajoute-t-on encore, « les autorités algériennes « envisagent de rendre trois secteurs économes en consommation énergétique (bâtiment, transport et industrie) à travers un plan spécifique ». Ainsi, « le programme comprend le soutien à la création d’une filière locale de production de lampes et chauffe-eau solaire, et pour l’isolation thermique, en encourageant les investissements locaux ou étrangers ». Par la suite, cette publication a aussi évoqué l’industrie agro-alimentaire, le plan de développement du tourisme en Algérie, « pour accroître son attractivité » et le secteur des start-up.
En dernier lieu, cette publication relative à la « diplomatie économique », du ministère italien des affaires étrangères, a fait intervenirl’ambassadeur italien en Algérie, Giovanni Pugliese. Celui-ci a estimé que le « système » italien des start-ups et PME « est vu avec beaucoup d’intérêt » en Algérie. En citant « l’augmentation conséquente des flux à travers le pipeline Transmed », et en rappelant que l’Algérie est le premier fournisseur de gaz de l’Italie, l’ambassadeur italien a tenu à indiquer que le pays « est un partenaire stratégique et fiable », alors que « la coopération dans le domaine de l’énergie est devenue une priorité » pour l’Italie. « Outre les secteurs du pétrole et du gaz et ceux d’infrastructures, dans lesquelles l’Italie est présente depuis longtemps en Algérie avec de grandes entreprises, il y a de l’espace et la volonté de diversifier la coopération », a-t-il déclaré. Et cette coopération va « comprendre d’autres secteurs tels que l’agro-industrie, la pêche et l’aquaculture, la pharmacie et les énergies renouvelables », a-t-il signalé en faisant remarquer que ce sont là des « domaines dans lesquels les opérateurs économiques Italiens et Algériens se sont rencontrés à l’occasion du forum d’affaires qui s’est tenu en marge du IVe Sommet intergouvernemental en juillet 2022 ». « L’accord récemment conclu par Stellantis pour la production de véhicules Fiat dans une usine près d’Oran a ouvert d’importantes opportunités également dans le secteur automobile », dira-t-il en définitif. Tout ceci renseigne sur l’intérêt que portent les autorités italiennes pour le partenariat économique avec l’Algérie.
Elyas Nour