Le Président Tebboune aux Walis : Libérez-vous de la centralisation !
Porté en 2019 au firmament du pouvoir par la jeunesse et la société civile, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune mise sur ses deux alliés et exhorte les walis à œuvrer en tandem avec ces deux acteurs dans la prise de décisions.
Sans attaches partisanes, Tebboune insiste à rendre « incontournables » l’Observatoire de la société civile et le Haut conseil de la jeunesse. Mais au-delà de cette vision de reconfiguration de la scène politique et pleinement satisfait par les résultats obtenus par ce qu’il désigne de « cheville ouvrière », le Président Tebboune accorde son quitus aux walis. Le chef de l’Etat somme cependant les représentants locaux de l’Exécutif de persévérer et d’user de plus d’audace dans leurs tâches. Il les incite à plus d’initiatives afin de contribuer à l’essor économique et permettre le développement de leur wilaya qui doivent se défaire des pratiques bureaucratiques et s’affranchir du pouvoir central. Pour Abdelmadjid Tebboune la phase de décentralisation a débuté et doit porter ses fruits et améliorer les conditions de vie du citoyen.
En somme c’est un bilan positif qui se dégage au terme de deux réunions Gouvernement-walis. D’ailleurs, le président de la République n’a pas caché sa satisfaction lors de la troisième rencontre Gouvernement-walis qui a eu lieu jeudi passé au Palais des Nation. Annonçant les changements que subiront les nouveaux Codes des communes et des wilayas, Tebboune a tenu à faire l’éloge des walis en énumérant les résultats obtenus notamment en matière de création d’emploi estimée à quelque 52.000 postes réalisée en 2022 ainsi que l’aide à la naissance de près de 700 micro entreprises.
Des fonctionnaires à l’abri des abus
Conscient des craintes des responsables locaux et de leur « phobie » de quelconques poursuites judiciaires, Tebboune qui a exhorté les walis à maintenir la dynamique nationale a tenu à rassurer les cadres de la nation et leur rappelle que les nouvelles procédures mettent les fonctionnaires à l’abri des abus et de la vindicte en chargeant les services centraux de l’élaboration des enquêtes judiciaires. « Le wali est le seul responsable local. Hormis les questions relevant de la Défense nationale et la stratégie pédagogique, tout est du seul ressort du wali qui est habilité à décider. Le wali est le chef du gouvernement à l’échelle locale » dira-t-il. Il insiste cependant sur l’amélioration des conditions de vie du citoyen qui est « une priorité » ainsi qu’à « la préservation de l’économie nationale et la réussite » tout en mettant en garde contre les abus d’autoritarisme. « L’autorité, oui, l’autoritarisme, non ! » expliqua-t-il. Dans son discours d’ouverture, Tebboune fixe les priorités économiques notamment la réduction de l’importation. Il rappellera que la facture des importations avait atteint les 63 milliards de dollars. La maitrise des importations a permis de réduire la facture à 36 milliards de dollars promettant d’œuvrer à la réduction des importations, notamment celles relevant du superflu. Le chef de l’Etat rassure cependant en s’engageant à ne pas priver le citoyen de produits de première nécessité. A propos des exportations, Tebboune se réjouit des chiffres réalisés en 2021 où un peu plus de 5 milliards de dollars ont été engrangés grâce à l’exportation hors hydrocarbures et quelque 7 milliards de dollars en 2022. Il promet que 2023 sera une année plus faste et permettra une hausse des exportations à près 31 %.
« L’Algérie ne s’effondrera pas »
« L’Algérie ne s’effondrera pas » paraphrase-t-il ceux qui misent sur la débâcle. La dernière sortie médiatique prémonitoire de l’ex ambassadeur français en Algérie Xavier Driencourt a non seulement manqué de tact vis-à-vis d’un pays hôte souverain mais a démontré l’hostilité d’une frange de Français adepte du chao. Pour cela Tebboune use de la langue des chiffres qui eux semblent réjouissants et contredisent les toutes les prémonitions puisque « les réserves de change ont dépassé les 63 milliards de dollars », « ce qui permettra un répit de deux années à l’Algérie en termes d’importations. En termes de développement, Tebboune annonce que la croissance annuelle a atteint les 4,1% et prévoit son évolution à plus de 5% en 2023. S’agissant d’inflation que l’Etat compte réduire, le président de la République estime que celle-ci a été contenue à plus ou moins 9% en dépit de la crise économique mondiale. Il a également rappelé que l’année en cours verra le lancement de la première usine algérienne de production de sucre, et la première production nationale de l’huile de table (100% algérienne) « sous la protection de l’Etat et de la loi ».
Abordant la hausse des salaires consentie aux fonctionnaires, Tebboune assure que les « salaires des fonctionnaires atteindra d’ici la fin 2024 les 47% ».
Azzedine Belferag