L’Algérie propose une initiative pour consolider l’unité du Monde musulman : Contrer la pandémie d’islamophobie !
Le président de la République a indiqué hier que « les phénomènes d’hostilité et de haine contre les Musulmans, qui ont entrainé une recrudescence des actes de discrimination, de marginalisation et d’exclusion, exigent de renforcer les efforts pour trouver des formules civilisationelles nous permettant de faire face à la discrimination systématique, à l’islamophobie, à la haine et à l’intolérance ».
Le monde musulman fait face aujourd’hui à de nombreux défis et menaces. Si l’escalade dangereuse en Palestine est une question centrale et déterminante, non seulement pour le monde arabe, mais aussi pour l’ensemble du monde musulman, le nouveau paysage géopolitique qui émerge induit un nouveau type de menaces : crise alimentaire, risques économiques, désinformation et déstabilisation représentent des défis importants à relever. Des défis auxquels s’ajoute la pandémie d’islamophobie qui se propage et qui se traduit par des phénomènes d’exclusion et de discrimination systématiques, voire des actes de haine et de racisme caractérisés. Une situation que l’on a eu encore à confronter ces derniers jours avec les actes d’autodafé et de destruction du Saint Coran par des personnalités politiques d’extrême-droite en Suède et au Danemark, au vu et au su des autorités de ces deux pays.
Un contexte qui appelle à une réaction ferme et concertée de la part du monde musulman et qui impose de renforcer la coordination et de consolider l’unité entre les pays musulmans. C’est dans ce contexte que l’Algérie a lancé une initiative avec pour finalité de mettre en place les mécanismes nécessaires pour prendre en charge la résolution des conflits qui secoue le monde musulman, pour faire face à l’islamophobie rampante, mais aussi l’immuniser contre les risques intellectuels diffusés par les canaux de désinformations dans l’espace cybernétique. En effet, dans une allocution lue en son nom par le président de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, à l’ouverture de la 17e conférence de l’Union des conseils des pays membres de l’Organisation de la Coopération islamique (UPCI), le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué q que « les phénomènes d’hostilité et de haine contre les Musulmans, qui ont entrainé une recrudescence des actes de discrimination, de marginalisation et d’exclusion, exigent de renforcer les efforts pour trouver des formules civilisationelles nous permettant de faire face à la discrimination systématique, à l’islamophobie, à la haine et à l’intolérance ». Il a dans ce sens rappelé que l’Islam « est la religion du juste milieu et de la modération, et des hautes valeurs humaines ».
Abdelmadjid Tebboune a également souligné que le « contexte international et régional (est) marqué par des conflits complexes et de multiples crises, en tête desquels les crises énergétique et alimentaire qui menacent le monde entier, en sus d’autres dangers tels que le terrorisme et l’incursion intellectuelle visant à attenter à nos référents et à détruire nos sociétés ». »Vous avez bien choisi le slogan de cette session +les enjeux de la modernisation et du développement+ à la lumière des menaces croissantes et les répercussions du monde virtuel qui ont imposé une réalité exigeant le renforcement des liens de coopération entre nos peuples et la réactivation des mécanismes d’action de solidarité pour examiner les moyens susceptibles de trouver les solutions idoines et faire prévaloir le dialogue loin de toute forme de fanatisme et d’extrémisme », a-t-il ajouté.Il a ainsi appelé à à la « création d’un centre de recherche pour le renforcement de l’immunité intellectuelle face aux mutations effrénées du numérique auxquelles sont exposées les sociétés musulmanes ». « Ce centre relèvera de l’UPCI », a-t-il précisé ajoutant que « l’Algérie est prête à l’accueillir ».Le Président de la République a également proposé le « lancement d’une stratégie de coopération intellectuelle, électronique et cybernétique entre les pays membres de l’Union », outre « la création d’un incubateur pour drainer et promouvoir les startups et les projets innovants au profit des jeunes ».
Le Président Tebboune a également évoqué, dans ce sens, les défis importants imposés par la conjoncture mondiale complexe lesquels « ne nous font pas oublier les crises politiques et sécuritaires, les foyers de tensions et les enjeux du développement dont souffre notre monde musulman et qui constituent les principales questions inscrites à l’agenda de l’Union des conseils des pays de l’OCI ». Se disant « fier des savants de la nation musulmane, ces femmes et hommes imprégnés des vertus du dialogue et de la diplomatie préventive », a appelé les participants à la nécessité de créer un Comité de sages pour contribuer à la résolution des conflits et à faire prévaloir le dialogue pour le règlement des crises dans le monde musulman.
La question palestinienne demeure centrale
En ce qui concerne la cause palestinienne qui « demeurera la première cause centrale de la nation musulmane, de l’OCI et de l’UPCI », le Président Tebboune a réitéré l’attachement de l’Algérie à l’Initiative arabe de paix « avec tous ses éléments visant à assurer la réalisation des aspirations légitimes du peuple palestinien à l’établissement d’un Etat indépendant ». Il a l’Algérie « œuvrera avec les frères dans le monde musulman et avec tous les pays qui défendent le droit et la liberté dans le monde, à la consécration de la qualité de membre à part entière de l’Etat de Palestine aux Nations Unies ».
Le Chef de l’État a aussi appeléà l’intensification des efforts en vue de mobiliser davantage de soutien politique et matériel en faveur du Peuple palestinien pour lui permettre de résister face aux crimes systématiques et à large échelle dont il est victime, notamment devant l’entêtement de l’occupant sioniste qui persiste dans ses graves violations à travers l’expansion de ses colonies, ou encore sa dernière atteinte à la Mosquée Al-Aqsa.
Le Président Tebboune aussi assuré que « l’Algérie qui suit avec intérêt les développements en cours dans certains pays frères du monde musulman, au Yémen, en Libye, en Syrie et au Soudan, demeure pleinement disposée à prêter assistance pour la recherche de voies aboutissant au consensus et à la stabilité. Elle est aussi attachée à l’appel au dialogue inclusif et à la réconciliation nationale ».
Chokri Hafed