Développement minier : Le coup d’accélérateur
Le plan de développement minier doit connaître une accélération notable dès cette année. C’est dans ce contexte que le président de la République a donné des instructions lundi soir, lors du Conseil des ministres, pour accélérer la concrétisation de certains projets, dont le développement tourne au ralenti, malgré leur lancement annoncé il y a plusieurs mois. C’est dans ce contexte qu’il ordonné de réduire les délais de réalisation de lignes ferroviaires devant relier Annaba à la mine de Bled El Hadba (Tébessa) et Béchar à la mine de Gara Djebilet (Tindouf).Le Président Tebboune a, en outre, ordonné de « réaliser ces lignes ferroviaires dans les plus brefs délais, suivant les standards internationaux en vigueur, en partenariat avec des compagnies internationales, à même d’augmenter les capacités de production, au regard de leur urgence économique pressante ».Il a également instruit à l’effet de procéder à « l’aménagement et à l’exploitation, en concomitance, concernant les différents travaux, en vue de parachever l’exploitation de la mine de Gara Djebilet ». Il est vrai que le développement minier est cœur du programme présidentiel centré sur la diversification de l’économie nationale. Le plan élaboré a pour objectif de valoriser les ressources minières et terres rares dont regorge le sous-sol algérien pour non seulement diversifier les exportations et les relais de croissances, mais aussi fournir des matières et demi-produits pour l’industrie nationale. Une stratégie qui repose sur de grands projets de développements intégrés, notamment celui de l’exploitation du gisement de fer géant de Ghar Djebilet, le Projet phosphate intégré à l’Est du pays, et le développement des mines de zinc et de plombd’Amizour et Tala-Hamza, à Bejaia. Il fait rappeler dans ce contexte que le pacte d’actionnaires pour le développement du projet phosphate intégré a été signé il y a près d’une année, tandis que la première phase de l’exploitation des mines de fer de Tindouf a été lancée l’été dernier par l’extraction des premières quantités de minerai par le groupe public Feraal avant le lancement du développement du projet dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois. Or, la concrétisation effective de ces projets est tributaire de la réalisation de la base logistique nécessaire au lancement des activités, notamment les infrastructures de transport (chemin de fer), énergétique et les moyens de mobilisation des ressources en eau.
Oued Amizor entrera en production en 2026
Notons qu’en ce qui concerne le projet d’exploitation du gisement de zinc et plomb dans les circonscriptions, entrera en production en 2026. Meriem Touatila, directrice générale de la joint-venture Algéro-Australienne, Western Mediterranean Zinc (WMZ) détenteur du permis d’exploratioa annoncé lundi, que les étapes du projet depuis l’obtention du titre d’exploitation minier, attendu dans le courant du premier semestre de l’année en cours jusqu’à l’implantation de l’usine de traitement des deux minerais, en passant par l’opération d’acquisition des terrains d’assiettes délimités à cet effet.La date prévue de l’exploitation du gisement d’Amizour coïncidera avec la réception de deux projets parallèles actuellement en réalisation, celui de la pénétrante Port de Bejaia-Ahnif, et le dédoublement et l’électrification de la voie ferrée Bejaia-Béni-Mansour, dont la mise en service « va arriver à point nommé pour le transport et le dégagement du minerais vers le port de Bejaia », a-t-elle expliqué.Elle a également souligné que ce transport va s’effectuer au moyen de « wagonnets adaptés et spécialement conçus pour éviter l’encombrement des deux voies mais aussi pour prévenir toute forme de pollution ».Ce projet structurant revêt un caractère stratégique pour le pays, de par son potentiel minier exploitable estimé à 34 millions de tonnes pour une production annuelle de 170.000 tonnes de concentré de zinc, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Energie et des Mines en mars 2022.
Chokri Hafed