Soudan : Nouveaux affrontements à Khartoum
Les affrontements ont repris, hier, entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, dans la capitale Khartoum, malgré l’accord de cessez-le-feu toujours en vigueur, ont rapporté des médias.
«Nous entendons de fortes explosions et des avions de guerre survoler le quartier d’Al-Muqrin», selon des témoins oculaires, cités par des médias. Le quartier d’Al-Muqrin est situé à proximité de deux ponts principaux reliant la ville de Khartoum à Omdurman, à savoir les ponts d’Al-Fatihab et du Nil Blanc. Le 22 mai, un nouvel accord de cessez-le-feu est entré en vigueur pour une durée d’une semaine, alors que des pourparlers entre les deux parties au conflit se poursuivent, pour tenter de parvenir à un accord mettant fin aux combats et à une solution pacifique au conflit armé en cours à Khartoum et dans d’autres villes. De leur côté, les forces de police soudanaises ont appelé, par voie de communiqué, leurs employés qui sont à la retraite et ceux qui sont capables de porter les armes à Khartoum et ailleurs à les rejoindre afin de sécuriser quartiers, zones vitales et marchés. Vendredi, le ministère soudanais de la Défense avait appelé les retraités des forces armées à se rendre au commandement militaire le plus proche pour s’armer, afin de se sécuriser et se conformer aux plans de leurs régions. Cependant, les Forces de soutien rapide ont estimé, dans un communiqué, que cet appel représentait un échec et une tentative de se réfugier auprès des citoyens pour combattre en leur nom.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir pu entamer une « distribution d’anesthésiants, d’antibiotiques, de médicaments, de pansements et de perfusions pour traiter des centaines de blessés par arme » dans « sept hôpitaux de Khartoum ». « Des équipes de maintenance ont aussi pu entamer des travaux pour rétablir les télécommunications à Khartoum et ailleurs », assurent les médiateurs. Mais ces avancées sont minimes compte tenu des pénuries: depuis plus de 40 jours, des quartiers entiers de Khartoum, capitale de plus de cinq millions d’habitants, sont privés d’eau, d’électricité et de réseaux de communication. Quant aux hôpitaux de Khartoum et du Darfour (ouest), les deux zones les plus touchées par la guerre, ils sont quasiment tous hors d’usage. Ceux qui n’ont pas été bombardés n’ont plus de stocks ou sont occupés par des belligérants. Vendredi, à al-Facher, chef-lieu du Darfour-Nord, il y a « des combats avec tous types d’armes », selon des témoignages d’habitants.La guerre qui a éclaté le 15 avril a fait plus de 1.800 morts, selon l’ONG ACLED. Elle a aussi contraint plus d’un million de personnes à se déplacer à l’intérieur de ce pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvres au monde, et au moins 300.000 habitants se sont réfugiés dans les pays voisins, eux-mêmes en crise, selon l’ONU.
R.I.