Affaire des Jet-skieurs marocains : L’Algérie cible d’une campagne de désinformation
Le Makhzen et ses relais médiatiques aussi bien au Maroc qu’en France orchestrent depuis quelques jours une campagne de désinformation à grande échelle qui cible l’Algérie et plus précisément l’Armée nationale populaire en instrumentalisant l’affaire des jet-skieurs marocains qui ont transgressé de manière claire les eaux territoriales algériennes.
Voilà une affaire que les services marocains et leurs relais cherchent à monter en épingle pour donner l’image d’une action légitime des forces en charge de défense du territoire national en acte criminel. Depuis quelques jours les groupes financés par le Makhzen ont pris d’assaut les réseaux sociaux pour tenter de pointer du doigt l’Algérie à travers une campagne de désinformation concernant l’affaire dite des jet-skieurs qui ont transgressé les eaux territoriales nationales. Ils diffusent depuis lors un témoignage bourré de contradictions, et dont le scénario a été clairement écrit par les services marocains à propos de cette affaire. Un témoignage largement relayé depuis par les médias mainstream en France. Des médias qui délivrent de l’affaire un récit qui doit susciter une certaine stupéfaction. Une affaire que ces mêmes médias présentent comme l’incident de Saidia, plage marocaine située à la frontière avec l’Algérie. Un élément de langage loin d’être innocent d’ailleurs et destiné à faire l’impasse sur le fait que les évènements en eu lieu en territoire algérien et que l’affaire est liée à un acte de transgression du territoire d’un État souverain et au refus des jet-skieurs en question d’obtempérer aux avertissements sonores des Garde-Côtes algériens. D’ailleurs, le ministère de la Défense nationale a souligné dans sa mise au point publiée dimanche les faits. « Lors d’une patrouille de sécurisation et de contrôle au niveau de nos eaux territoriales, une unité des Garde-côtes, relevant de la Façade Maritime Ouest/2ème RM, a intercepté, dans la soirée du mardi 29 août 2023 à 19H47, trois (03) jet-skis ayant franchi clandestinement nos eaux territoriales. Après avoir lancé un avertissement sonore et les avoir sommés de s’arrêter à plusieurs reprises, les mis en cause ont refusé d’obtempérer et ont pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses », note le communiqué du MDN.
Une vidéo qui a documenté l’événement a d’ailleurs été postée sur le réseau social YouTube et a confirmé les faits relatés par le MDN dans son communiqué. Elle démontre clairement que les Jet-skieurs en question ont refusé d’obtempérer et se sont évertués à provoquer les Garde-Côtes. Mieux encore, cette vidéo dément la version donnée par le témoignage marocain relayé par les médias mainstream qui cherchent à présenter les Jet-Skieurs qui ont transgressé la frontière d’un pays voisin comme étant des victimes qui se sont perdues dans le noir. La vidéo en question démontre que les faits sont intervenus bel et bien à la lumière du jour et à quelques brasses de la plage marocaine de Saidia.
Une affaire de droit maritime
Cependant et curieusement la vidéo filmée par des estivants algériens démontrant clairement la provocation des jets skieurs défiant les autorités maritimes algériennes a vite été supprimée par le réseau YouTube et a été remplacé par une version tronquée et manipulée postée par des youtubeurs marocains pour tenter d’incriminer les Garde-Côtes algériens. La preuve encore que l’intention malveillante est bien présente et qu’il s’agit d’un acte provocateur pour cibler les forces armées algériennes. D’ailleurs les réseaux du Makhzen se sont activés pour pousser à l’ouverture d’une enquête criminelle sur cette affaire en France. Une enquête annoncée comme étant le « Miroir » de celle engagée par le régime marocain. Les médias mainstream français se sont d’ailleurs affairés à justifier l’ouverture d’une telle enquête sur cette affaire, bien qu’elle ne relève aucunement des juridictions citées. Le fait est que l’incident des jet-skieurs relève exclusivement du droit maritime régi par la convention de Montego Bay de 1982, car il s’agit d’une transgression des eaux territoriales d’un État souverain. Au sens du droit maritime les eaux territoriales font juridiquement partie d’un État, qui y exerce sa pleine souveraineté en matière de police, de défense, ou encore d’aménagement. La pénétration d’un quelconque navire ou véhicule étranger est dès lors considérée comme une agression. Les arguments présentés par la propagande makhzenienne à propos de cette affaire ne repose donc sur aucun fait plausible. Et la réaction des Garde-Côtes est parfaitement justifiée, au regard du refus d’obtempérer des jets-skieurs, mais aussi au regard de la prolifération des activités criminelles liées au narcotrafic et à l’immigration clandestine au niveau des frontières qui séparent le Maroc de ses voisins. Les jets skis sont d’ailleurs devenus des outils largement utilisés par ces réseaux criminels et dont l’usage s’est propagé ces dernières années. Les réseaux criminels choisissent de s’immiscer au milieu de vacanciers au niveau des plages en été, d’autant plus que ces derniers bénéficient apparemment du laxisme des autorités marocaines à ce niveau. D’ailleurs, les Garde-Côtes espagnols ont lancé la chasse aux jets-skis marocains dans le cadre des opérations de lutte contre l’immigration clandestine.
Lyes Saïdi