L’Algérie décide de réviser ses relations avec le Maroc : La riposte !
Entre Alger et Rabat rien ne va plus. Il y a de l’eau dans le gaz. Les relations bilatérales, déjà éprouvées par tant d’hostilités et de sournoiseries de la part du Makhzen ne cessent de se détériorer. Face à cette escalade l’Algérie a bien l’intention de réagir. Lors de la dernière réunion du Haut Conseil de sécurité, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de « réviser » les relations avec le Maroc, en sus du renforcement des contrôles sur la frontière.
Les intentions belliqueuses ouvertement affichées par le royaume chérifien et son Makhzen ont fini par déterrer la hache de guerre. Les derniers évènements de Kabylie qui ont démontré l’implication du MAK, soutenu publiquement mais surtout diplomatiquement par le Maroc en disent long sur les visées du voisin de l’Ouest adossé à l’entité sioniste avec qui il vient de pactiser. Les faits révélateurs sont multiples et autant le sont les provocations du Makhzen tant sur le plan diplomatique que sur le plan relationnel. Le Maroc mène depuis quelques années une guerre sans merci contre notre pays, qu’il a d’abord tenté de noyer sous les quantités faramineuses de kif à travers les frontières terrestres pour ensuite s’adonner, grâce à sa connivence avec son nouvel allié israélien à une cyberguerre. D’abord les déclarations du consul d’Oran, en mai 2020 face à des ressortissants marocains bloqués en Algérie par incapacité de leur pays à les rapatrier, «Comme vous le savez, nous sommes dans un pays ennemi. Je vous le dis en toute franchise» ! C’est au tour de l’ambassadeur du royaume chérifien, représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, d’exploiter la chair onusienne pour tenter de semer la discorde entre les Algériens en déclarant le soutien de son pays à « l’indépendance » de la Kabylie. L’Algérie qui s’est élevée contre ce genre de propos avait alors exigé des explications du Maroc qui n’a pas daigné justifier les déclarations de son représentant que d’aucuns estiment que sans l’aval du palais royal, ce dernier ne se permettra jamais de faire de telles déclarations. Il se contente de lancer de faux appels « à la coopération », en cherchant désespérément à détourner l’attention et à faire oublier le scandale Pegasus dans lequel il est empêtré. Et comme dit le proverbe, « qui ne dit mot consent ».cela culpabilisera le Makhzen qui tente de semer la discorde entre Algériens.
Soutien aux groupes terroristes
D’autres faits, telles que les « menaces » de ne pas renouveler la signature du contrat permettant le passage du gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc, ce qui ne nuira nullement à l’Algérie qui a pris ses dispositions en construisant un deuxième gazoduc sous-marin desservant directement l’Espagne, démontrent le jeu trouble auquel s’adonne le Makhzen pour alimenter les tensions. Le scandale « Pegasus » qui a été révélé par des medias étrangers établit que nos voisins marocains qui espionnent plusieurs pays n’ont pas épargné l’Algérie. La goutte qui fera déborder le vase seront les derniers incendies qu’ont connu certaines wilayas dont la Kabylie ainsi que le meurtre du jeune Djamel Bensmain par les éléments du MAK affidés au Makhzen ont démontré définitivement que le Maroc ne cessera pas de sitôt ses attaques contre l’Algérie qu’il cible pour ses positions de soutien à la cause Sahraouie et Palestinienne, ce qui donnera du grain à moudre pour l’entité sioniste, désormais alliée du Makhzen. Les derniers évènements douloureux ont fini par poser avec acuité la question relationnelle avec le Maroc avec lequel l’Algérie risque de rompre définitivement toutes les relations. La dernière réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité, tenue, mercredi, par le président Abdelmadjid Tebboune était d’ailleurs « (…) consacrée à la situation générale dans le pays suite aux récents événements douloureux et aux actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc et son allié, l’entité sioniste, contre l’Algérie », selon les termes d’un communiqué de la présidence de la République.
Une hostilité permanente
Ce dernier ajoute qu’après « présentation par les services de sécurité du bilan des pertes humaines et matérielles engendrées par les feux qui ont ravagé certaines wilayas, notamment à Tizi-Ouzou et Bejaia, le Président de la République a donné des instructions à tous les secteurs pour le suivi de l’évaluation des pertes et la prise en charge des sinistrés du fait des incendies où l’implication des deux mouvements terroristes ‘MAK’ et ‘Rachad’ a été établie, tout autant que leur implication dans l’assassinat du défunt Djamel Bensmain ». Beaucoup souhaitent la rupture immédiate avec le voisin de l’Ouest, notamment depuis sa pactisation avec l’entité sioniste que les Algériens considèrent comme une menace pour la paix régionale mais surtout une trahison envers la cause palestinienne, d’autant que les échanges avec le Maroc demeurent limités voire marginaux et ne constitue pas d’enjeu réel l’Algérie. il faut dire que les relations et les échanges entre les deux pays se résument à quelque 460 millions de dollars en termes d’exportations essentiellement constituées du gaz transitant par le gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne via le Maroc dans le cadre d’un contrat de concession et dont l’Algérie peut largement se passer. En face le Maroc exporte quelque 25 tonnes de kif rien qu’en 2020 destinées à noyer le pays par cette drogue désormais légalisé par le régime marocain. Le rapatriement des 2000 algériens vivant au Maroc ne risque pas d’être un lourd fardeau à porter par l’Algérie qui a déjà connu semblable situation dans les années 70, quand le défunt Houari Boumediene avait décidé de rompre toute relation avec le Maroc. Sans trop le dire, la réunion du HCA compterait aller dans ce sens en guise de clap de la fin de relations à la « je t’aime, moi non plus ». C’est du moins ce qu’il faut lire entre les lignes en termes sibyllins sur ce qui ressort de ladite réunion du HCA. « Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôle sécuritaire aux frontières Ouest », précise le même communiqué. Ce qui probablement aggravera la ferle situation économique du Maroc et l’isolera sur le plan régional. La messe sera ainsi dite.
Azzedine Belferag