7e sommet du GECF à Alger : Réaffirmer le rôle du gaz naturel dans la transition
L’Algérie accueille le 7e Sommet des chefs d’États et de gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz du 29 février au 2 mars prochain. Un événement majeur qui devra aboutir à une déclaration qui doit réaffirmer le rôle du gaz naturel en tant qu’énergie clé dans la transition énergétique au moment où le G7 veut imposer une sortie rapide de fossiles pour des motifs purement géopolitiques.
La transition énergétique est aujourd’hui plus qu’un enjeu énergétique et climatique. C’est avant tout un enjeu géostratégique. La dernière COP 28 l’a clairement démontré. La dernière conférence des parties pour le climat a été mue en tribune pour diaboliser les énergies fossiles, y compris l’énergie propre qu’est le gaz naturel appelé à jouer un rôle clé dans la transition et la sécurité énergétiques, en agitant l’argument climatique. Une tribune qui a également servi à promouvoir le recours à l’énergie nucléaire, extrêmement polluante et dont la technologie et contrôlée par quelques pays développés, dans la transition énergétique au mépris des considération environnementale. Un événement qui a démontré que la transition énergétique ne concerne plus les seules considérations écologiques réduites à de simples arguments, mais est un enjeu de domination énergétique, économique et géostratégique. C’est dans ce contexte bien précis qu’intervient le 7 Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) qui se tiendra à Alger du 29 février au 2 mars 2024. Un événement au cours duquel les questions clés relatives à l’avenir du gaz naturel seront discutés, notamment le rôle du gaz en tant qu’énergie de transition, le renforcement de la souveraineté des pays producteurs sur leurs ressources gazières et la sécurité des infrastructures de transport de gaz, à la lumière des récents évènements liés au conflit en Ukraine et qui démontré la centralité de la question de la sécurité dans industrie sensible.
Dans ce contexte, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a indiqué dans un entretien publié hier par l’agence Algérie presse service que le Sommet sera couronné le 2 mars par la « Déclaration d’Alger ». Il expliquera la Déclaration d’Alger reflètera ainsi la vision et la position communes du GECF sur diverses questions liées au gaz, telles que le rôle du gaz dans la transition énergétique, l’importance de l’infrastructure gazière et des investissements, la promotion du gaz en tant que source d’énergie propre et fiable, et le renforcement de la coopération gazière et du dialogue avec d’autres parties prenantes. Faisant observer que la Déclaration du sommet constituera le document principal de l’événement, M. Arkab a précisé que ce document était en cours de discussions au sein du groupe de travail ad hoc de haut niveau (High Level Ad hoc Working Group) du GECF que l’Algérie préside, et devrait « refléter les objectifs et la Vision du GECF qui consiste à faire du gaz naturel la ressource centrale d’un développement inclusif et durable ». Il « s’agira pour l’Algérie, en sa qualité de membre fondateur du GECF, de contribuer avec les pays membres de cette organisation à façonner l’avenir énergétique en tant que défenseur mondial du gaz naturel et plate-forme de coopération et de dialogue », a-t-il poursuivi. L’objectif est de « soutenir les droits souverains des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel et de contribuer au développement durable et à la sécurité énergétique mondiale », a-t-il ajouté.
Au-delà des questions stratégiques qui seront débattues lors du sommet, le ministre précise que l’événement sera marqué par l’organisation de plusieurs activités scientifiques, techniques et diplomatiques dont l’inauguration du siège de l’Institut de la Recherche sur le Gaz (GRI) du GECF, que l’Algérie abrite et dirige. Arkab précise ainsi que cet institut jouera un rôle important dans le développement, le déploiement et le transfert de technologies susceptibles d’améliorer l’efficacité et les performances environnementales de l’industrie du gaz naturel, en fournissant des programmes de formation pour les experts des pays membres et en partageant les meilleures pratiques et connaissances, en développant des partenariats avec les centres de recherche et les universités des pays membres et, par ailleurs, en soutenant la vision et la mission du GECF en tant que défenseur mondial du gaz naturel et plateforme de coopération et de dialogue. « Le GRI a été créé pour faciliter la coopération technologique et mener des recherches afin de faire progresser les technologies et les connaissances dans l’industrie du gaz naturel, notamment par le biais de programmes de formation, de partage des connaissances entre les pays et de partenariats universitaires », a souligné M. Arkab. Par ailleurs, l’évènement verra le lancement de la nouvelle édition du Global Gaz Outlook 2050 du GECF, la publication annuelle du Forum, qui fournit une analyse complète des marchés gaziers mondiaux et régionaux, ainsi que du rôle du gaz naturel dans la transition énergétique. Le sommet connaitra, en outre, la signature de mémorandums d’entente (MoUs) entre le GECF et d’importantes organisations internationales et régionales, a encore avancé le ministre.
Celui-ci a souligné que l’organisation d’un évènement aussi important que ce sommet en Algérie « dans une conjoncture très particulière, marquée par l’importance cruciale du gaz dans la sécurité énergétique et dans la transition énergétique traduit le rôle important que joue l’Algérie au sein du GECF, en tant que membre fondateur, et sur la scène énergétique internationale en tant que fournisseur fiable de l’énergie ».
Pour rappel, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a présidé mercredi une réunion préparatoire de ce sommet.
Notons que le GECF compte 12 membres permanents que sont l’Algérie, la Bolivie, l’Égypte, la Guinée Équatoriale, l’Iran, la Libye, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinité-et-Tobago, les Émirats arabes unis et Venezuela et 7 membres observateurs, à savoir l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Irak, la Malaisie, la Mauritanie, le Mozambique et Pérou. Il se donne pour mission de façonner l’avenir énergétique en tant que défenseur mondial du gaz naturel et plateforme de coopération et de dialogue, en vue de soutenir les droits souverains des pays membres sur leurs ressources en gaz naturel et contribuer au développement durable et à la sécurité énergétique mondiale.
Sabrina Aziouez