Menace imminente sur Rafah !
L’occupation israélienne a multiplié ces derniers jours les bombardements contre les immeubles résidentiels et les camps de réfugiés à Rafah, à l’extrême sud de la Bande de Ghaza, en prévision d’une offensive terrestre imminente des forces d’occupation. Pour le ministère palestinien des Affaires étrangères, ces bombardements démontrent contre l’offensive sur Rafah est déjà lancée.
Le dernier refuge pour près de 2 millions de civils palestiniens est sous une menace imminente d’invasion. L’entité sioniste a d’ores et déjà lancé l’offensive au regard de la multiplication des bombardements et des attaques sur Rafah. Dans ce contexte que le ministère palestinien des Affaires étrangères a souligné hier dans un communiqué que les forces d’occupation ont déjà commencé son offensive contre Rafah « sans l’annoncer et sans
attendre la permission de qui que ce soit ». La diplomatie palestinienne a
déclaré que l’entité sioniste « a commencé à détruire Rafah de manière systématique par des attaques répétées contre des maisons, faisant des dizaines de martyrs et de blessés. Elle a commencé son agression contre la ville de Rafah et n’a attendu la permission de personne, ni ne l’a annoncé pour éviter les réactions internationales ». « Le ministère considère l’escalade de ces bombardements sanglants à Rafah comme un sérieux début d’extension des crimes (sionistes), malgré la présence de plus d’un million de personnes déplacées dans la région » ajoute le communiqué qui « le mépris de l’entité sioniste pour la vie de plus d’un million de personnes réfugiées à Rafah et pour les appels internationaux à protéger les déplacés et à répondre à tous leurs besoins humanitaires ». Il faut dire que l’occupation a massivement bombardé Rafah dans la nuit de lundi à mardi et a tué 14 personnes, selon les déclarations des services de santé. Des dizaines d’autres personnes ont par ailleurs été blessées dans cette ville frontalière avec l’Egypte, ont-ils indiqué.
La situation inquiète au plus haut point et la possibilité d’une offensive sur Rafah fait consensus contre elle, y compris parmi les alliés de l’entité sioniste. Le président américain a ainsi affiché son opposition à une attaque israélienne sur Rafah et fait pression sur le gouvernement Netanyahu pour qu’il se ravise. Ce dernier tient cependant à son projet synonyme d’expulsion et d’extermination des Palestiniens de Ghaza et refuse de céder à la pression internationale. Netanyahu a d’ailleurs fait savoir hier devant la Knesset qu’il entendait bien mener une incursion terrestre à Rafah. Une perspective qui auraient des conséquences extrêmement graves dans la mesure où la ville frontalière avec l’Égypte abrite plus de 1,7 millions de Palestiniens réfugiés qui ont fui les attaques israéliennes dans les autres zones de l’enclave. Au-delà du bain de sang qu’une telle offensive provoquerait, elle aggraverait la situation humanitaire dans l’enclave d’autant plus que Rafah est le seul point d’entrée d’une aide humanitaire qui arrive déjà au compte-gouttes.
Dans ce contexte, l’ONG internationale Médecins sans frontières (MSF) a averti hier que l’invasion terrestre de Rafah serait « un désastre sur désastre ». Dans un message vidéo posté sur la plateforme « X », le secrétaire général de l’ONG, Chris Lockyear, a indiqué qu’il était « clair que toute invasion terrestre de Rafah serait une catastrophe absolue, il ne faut pas y penser, ce serait un désastre sur désastre ». « Nous savons qu’il y a 1,5 million de personnes contraintes de se réfugier dans la petite zone de Rafah à Ghaza. Mais le voir de ses propres yeux est tout simplement incroyable », a déclaré le responsable de l’ONG qui rendait visite aux équipes MSF dans l’enclave assiégée. Il a ajouté : « Il y a des gens partout, il y a des tentes et des abris de fortune à ma gauche et à ma droite et il y a des enfants littéralement partout, ce qui est un vrai choc ». Une catastrophe d’une plus grande ampleur est déjà prévisible d’autant plus que la situation humanitaire à Ghaza où la famine s’installe est alarmante
La faim comme outil d’extermination
Dans ce contexte le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé et souligné que la famine dans l’enclave était causée par les restrictions imposées par l’entité sioniste sur l’entrée de l’aide humanitaire. Il a ajouté : « Cette catastrophe est provoquée par l’homme et elle est totalement évitable. La famine et les décès qui en résultent à Ghaza sont causés par les restrictions globales imposées par Israël sur l’entrée et la distribution de l’aide humanitaire et des biens commerciaux. » Il a expliqué que l’ampleur des restrictions israéliennes actuelles sur l’arrivée de l’aide à Gaza et la manière dont Israël poursuit ses attaques pourraient conduire à utiliser « la famine comme moyen de guerre », ce qui constitue un crime de guerre. Un habitant sur deux dans la bande de Ghaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine sévira d’ici le mois de mai en l’absence de mesures « urgentes », ont prévenu lundi les agences spécialisées de l’ONU. L’entité sioniste « en tant que puissance occupante, a l’obligation d’assurer la fourniture de nourriture et de soins médicaux à la population en fonction de ses besoins et de faciliter le travail des organisations humanitaires pour fournir cette assistance », souligne encore le Haut-Commissaire.
Dans ce contexte, les cohortes d’organisations et d’ONG exigeant des gouvernements occidentaux des sanctions contre l’entité sioniste ne font que grandir. Plus de 200 organisations de la société civile ont ainsi appelé hier l’Union européenne (UE) à « suspendre sans délai » l’accord commercial avec l’entité sioniste en raison de son agression meurtrière contre Ghaza et sa violation des droits humains fondamentaux. Le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) en Belgique a publié sur son site une lettre ouverte adressée à de nombreux responsables de l’UE, dont la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel et le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell.
Les organisations appellent l’UE à suspendre l’accord d’association UE-entité sioniste à la lumière des violations des droits humains commises par l’armée d’occupation dans la bande de Ghaza. La violation des clauses dites « éléments essentiels » permet à l’UE de dénoncer ou de suspendre totalement ou partiellement les accords, conformément à l’article 60 de la Convention de Vienne sur le droit des traités. Notons que le bilan de l’agression sioniste contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023 a grimpé à 31 819 morts et 73 934 blessés, a annoncé hier le ministère palestinien de la santé. ‘’Les forces d’occupation israéliennes ont perpétré neuf carnages contre des familles gazaouies au cours des dernières 24 heures, qui ont fait au moins 93 morts et 142 blessés’’, ajoute le ministère de la santé de la bande de Gaza. Selon le ministère de la santé gazaoui, ’’plusieurs victimes sont ensevelies sous les décombres et jonchent les routes, les ambulances et les équipes de la protection civile n’ayant pas parvenu à les atteindre’’. Au moins 14 000 enfants figurent parmi les 31 819 victimes palestiniennes tuées par les attaques israéliennes contre la bande de Gaza, depuis octobre dernier, a déclaré pour sa part le bureau des médias de l’enclave palestinienne.
Lyes Saïdi
Attaf reçoit un appel téléphonique de son homologue slovaque
Soutien à la priorité d’imposer un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a reçu, mardi, un appel téléphonique du ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes de la République slovaque, M. Juraj Blanar, indique un communiqué du ministère. A cet occasion, les deux parties ont passé en revue « les efforts consentis par l’Algérie dans le cadre du Conseil de sécurité onusien pour faire cesser l’agression israélienne continue contre le peuple palestinien frère, et ont exprimé leur soutien à la priorité d’imposer un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza », ajoute la même source. Sur le plan bilatéral, « les deux parties sont convenues de tenir la prochaine session des concertations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays dans les plus brefs délais, soulignant la nécessité de renforcer et de consolider leurs relations conformément aux potentialités dont disposent les deux pays, notamment dans les domaines économique et commercial ». (APS)