Nouvel incident au Complexe sidérurgique Sider : Le parquet d’El Hadjar ouvre une enquête
Un nouvel incident a affecté la production au niveau du complexe sidérurgique d’El-Hadjar. Après l’incident qui s’est déclaré il y quelques semaines au niveau de l’Unité Tubes sans soudure, l’effondrement de l’extracteur de poussière de l’AG2 dimanche au sein de la PMA a affecté le fonctionnement des lignes de production. Des dysfonctionnements dans la multiplicité ne laissent pas indifférents. Dans ce contexte, le procureur général près le tribunal d’El Hadjar relevant de la Cour de justice d’Annaba a ordonné mardi l’ouverture d’une enquête afin de déterminer les véritables causes de cet incident et situer les responsabilités dans l’effondrement de l’extracteur de poussière de l’AG2 , survenu dans la zone de préparation des matières et aggloméré (PMA) du complexe d’El Hadjar, et ce en application de l’article 11 du code pénal, a rapporté un communiqué de la même instance de justice. Le parquet d’El Hadjar rappelle, dans son communiqué, que « cet énième incident, enregistré en date du 14 avril courant, a été à l’origine de l’arrêt total de la production ». Selon le communiqué, c’est la Gendarmerie nationale qui a été chargée de l’enquête pour déterminer les raisons exactes qui ont engendré cet incident, le 3ème du genre en l’espace de moins de deux mois au complexe sidérurgique d’El-Hadjar. Par ailleurs, il est impératif de noter que dans son communiqué publié sur son compte Facebook, annonçant l’effondrement de l’extracteur e poussières de l’AG2, la direction du complexe Sider El Hadjar a assuré que l’incident « n’a pas influé sur le bon fonctionnement des autres unités de production » ! Or, voilà que l’effondrement de l’extracteur de poussière de l’unité AG2 a entraîné l’arrêt de la production, comme précisé dans le communiqué du parquet d’El Hadjar. En attendant que l’enquête judiciaire ordonnée par le parquet d’El Hadjar, révèle les raisons de cet effondrement et situer surtout les responsabilités, on rappelle que le magistrat instructeur de la même instance de justice, le tribunal d’El Hadjar en l’occurrence, a placé il y’a une semaine sept cadres de l’unité de tubes sans soudures (TSS), sous contrôle judiciaire. La mesure a été retenue à l’encontre du chef de service chargé de la production, du chef de services chargé de l’entretien, du chef de service chargé de la maintenance électrique, du chef du secteur de l’entretien électrique, ainsi que du chef d’équipe de l’entretien en plus du responsable de la sécurité industrielle, à l’issue d’une enquête engagée par les services de sécurité, révélant le caractère de négligence dans l’incendies qui a détruit huit armoires électriques dans cette unité, rappelle-on encore. L’incendie est survenu le 4 mars derniers à cause d’un court-circuit dans le câble provoquant une étincelle électrique dans le sous-sol qui alimentait l’unité de la TSS. Et par mesure préventive, il a été décidé de la coupure de toutes les sources d’énergie électrique, hydrique et mécanique, et de facto l’arrêt de la production de l’unité, rappelle-on encore. Cette série d’incidents suscite moult interrogations et leur impact sur le complexe. Il faut reconnaître qu’après une disqualification de plus de 13 ans, le complexe Sider El Hadjar s’est engagé, depuis 2022, dans un long processus de pré qualification qui a nécessité beaucoup de volonté, de disponibilité, d’énergie et de détermination. Un forcing qui a permis à la TSS, pierre angulaire de la production sidérurgique, d’être pré-qualifiée par le groupe Sonatrach pour la production de tubes CASING et la participation aux appels d’offres pour les cinq prochaines années. L’usine El Hadjar Annaba a un plan de charge estimée à 30,8 milliards de DA dont 26,5 milliards DA avec le groupe Sonatrach et 4,3 milliards DA avec le groupe Sonelgaz, en plus de contrats de l’ordre de 18,3 milliards DA, en attente de confirmation. Ces contrats qui placent El Hadjar sur la « short-list » du groupe Sonatrach entre autres, sont une aubaine pour le complexe El Hadjar.
Sofia Chahine
