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Union africaine: Le Soudan confronté à la pire crise humanitaire au monde

L’Union africaine a averti que le Soudan était confronté à la pire crise humanitaire au monde, alors que les affrontements se poursuivent entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) à Khartoum et dans le Kordofan occidental.

Le président de la Commission africaine de l’UA, Moussa Faki, a souligné qu' »une pression concertée doit être exercée sur les parties extérieures qui alimentent le conflit au Soudan ». Dans son rapport sur la situation au Soudan, présenté vendredi lors d’une réunion Conseil de paix et de sécurité (CPS) à Addis-Abeba, le président de la Commission africaine a qualifié la situation au Soudan de « dangereuse » et a mis en garde contre le « danger de génocide ». Faki a déclaré que « la guerre au Soudan a provoqué la pire crise humanitaire au monde et expose la vie de millions de civils au risque de famine ». Pour sa part, l’envoyé américain au Soudan, Tom Perriello, a déclaré que les Etats-Unis « continuent de se tenir aux côtés des civils soudanais touchés par la guerre et que chacun doit soutenir les organisations et les pays qui travaillent pour les Soudanais pour obtenir de la nourriture et des médicaments ». L’envoyé américain a confirmé que des millions de Soudanais ont été contraints de quitter leurs foyers, fuyant la famine, la violence et le nettoyage ethnique.

Rappelons que l’ambassadeur du Soudan aux Nations-Unies, Al-Harith Idriss al-Harith Mohamed, a saisi l’occasion d’une réunion régulière du Conseil de sécurité de l’ONU tenue la semaine dernière sur la situation dans son pays pour accuser les Émirats arabes unis d’être responsables de la poursuite de la guerre au Soudan. « Les agressions multiples lancées par la milice des FSR soutenue par les armes des Émirats visent délibérément et systématiquement les villages et les villes », a-t-il lancé. « Les Émirats doivent rester à l’écart du Soudan. C’est la première condition nécessaire pour permettre la stabilité au Soudan », a-t-il ajouté, estimant que le « soutien » d’Abou Dhabi aux FSR est « la principale raison de la poursuite de la guerre ». Dans ce contexte, il a appelé le Conseil de sécurité à « parler avec courage » en condamnant nommément les Émirats.

Notons que l’Agence des Nations unies pour les réfugiés a averti que le conflit qui fait rage au Soudan était susceptible d’aggraver la crise des réfugiés dans la région de la Corne de l’Afrique. Les combats entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide ont poussé les réfugiés jusqu’au Kenya et à l’Ouganda, a déclaré Mamadou Dian Balde, directeur régional du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour la région de l’Est, de la Corne de l’Afrique et des Grands Lacs, jeudi à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés. Aujourd’hui, certains réfugiés passent par le Soudan du Sud et vont jusqu’en Ouganda, et d’autres atteignent même l’Europe, a indiqué M. Balde. Il a appelé à la fin du conflit prolongé au Soudan et à la restauration de la stabilité régionale, notant que le conflit avait fait près de 10 millions de réfugiés et de personnes déplacées à l’intérieur du pays. Il a fait remarquer qu’environ deux millions de Soudanais étaient accueillis dans les pays voisins, notamment le Soudan du Sud, le Tchad, l’Egypte, l’Ethiopie, la République centrafricaine, la Libye et l’Ouganda. « Au Soudan du Sud, 700.000 personnes sont venues s’installer, parmi elles, 550.000 sont des citoyens sud-soudanais qui vivaient au Soudan, et environ 150.000 sont des Soudanais. Il y a déjà un grand nombre de réfugiés qui étaient ici avant le conflit », a souligné M. Balde.  Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est le théâtre de combats entre les forces armées dirigées par Abdel Fattah al-Burhan et les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par Muhammad Hamdan Dagalo (Hemedti). Le Soudan a enregistré près de 10 millions de personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays depuis le début des combats, selon les statistiques des Nations unies. Les infrastructures du pays ont été en grande partie détruites et la population est menacée de famine.  

R.I.

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