Affaire de l’achat des parrainages de candidatures aux présidentielles : 68 personnes placées en détention préventive
Le juge d’instruction près le Pôle pénal national économique et financier a ordonné le placement 68 accusés en pour leur implication dans l’affaire de corruption ayant entaché l’opération de collecte des formulaires de souscription des signatures des prétendants à la candidature à la prochaine élection présidentielle. « En application des dispositions de l’article 11 du Code de procédure pénale et dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur l’affaire des faits de corruption ayant entaché l’opération de collecte des formulaires de souscription des signatures des prétendants à la candidature à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre 2024, le parquet de la République près le Pôle pénal national économique et financier informe l’opinion publique qu’en date des 3 et 4 août 2024, soixante-dix-sept (77) suspects, dont des prétendants à la candidature, ont été présentés à la Justice et qu’une information judiciaire a été ouverte à leur encontre pour octroi d’un indu privilège, trafic d’influence, offre ou promesse de dons en numéraire en vue d’obtenir ou de tenter d’obtenir des voix d’électeurs, abus de fonction, obtention de dons en numéraire ou de promesses de voix électorales et escroquerie », a indiqué lundi un communiqué du parquet de la République près ce pôle. À souligner que, l’enquête préliminaire engagée par les services de compétence a révélé l’implication des trois prétendants à la candidature à la présidentielle, une affaire où plus de 50 élus ont été auditionnés et ont reconnu avoir reçu des montants allant de 20 000 à 30 000 dinars pour parrainer les prétendants à la candidature, outre 10 intermédiaires ayant collecté les fonds pour les remettre aux élus. Au titre de cette même affaire, le juge d’instruction relevant du pôle pénal de Sidi M’Hamed a également entendu près de 40 témoins, sur les accusations retenues à l’encontre des mis en causes. L’arrestation des prévenus et leur présentation à la justice fait suite à l’enquête ordonnée par le parquet du tribunal de Sidi M’Hamed, sur la base d’informations fiables sur l’achat par des trois prétendants à la candidature de parrainages pour les présidentielles du 7 septembre prochain. Lors de leur audition les suspects, essentiellement des élus locaux, ont reconnu avoir perçu des sommes d’argent allant de 20.000 à 30.000 dinars en contrepartie de signature de formulaires de parrainage au profit des trois postulants à la candidature à la présidentielle anticipée. D’autres élus locaux ont avoué avoir participé à la collecte de l’argent. Parmi les accusés figurent des élus locaux aux assemblées populaires communales de plusieurs wilayas, dont Annaba, Oran, Tiaret, Sidi Bel Abbès, Alger et Blida, a détaillé le Parquet général du pôle pénal de Sidi M’Hamed. Celui-ci a, par ailleurs, fait savoir que les dossiers des trois impliqués dans cette affaire, ont été rejetés par l’ANIE puis la Cour constitutionnelle. Le parquet a précisé qu’il s’agit de faits condamnés par la loi. « L’enquête se poursuivra et les personnes impliquées seront sévèrement punies. Nous allons tenir au courant l’opinion publique des détails de cette enquête » a déclaré le Procureur général, il y a quelques jours.
Sofia Chahine