JO de Paris 2024 : Un retour triomphal pour l’Algérie
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont marqué un tournant pour l’Algérie, qui a égalé sa meilleure performance olympique en remportant trois médailles, dont deux en or et une en bronze. Cette 15e participation de l’Algérie au rendez-vous olympique s’est soldée par un retour remarquable sur la scène internationale, portant le total historique du pays à 20 médailles (7 or, 4 argent et 9 bronze).
La jeune gymnaste Kaylia Nemour, âgée de seulement 17 ans, a été l’une des grandes révélations de ces Jeux en décrochant la médaille d’or aux barres asymétriques. Sa performance impeccable, alliant grâce, technique et puissance, a marqué l’histoire en offrant à l’Algérie sa première médaille olympique en gymnastique. Grâce à cet exploit, la gymnastique devient la quatrième discipline pourvoyeuse de médailles pour l’Algérie aux JO, après l’athlétisme, la boxe et le judo. En boxe, Imane Khelif a confirmé son statut de championne en remportant l’or dans la catégorie des 66 kg. Son parcours sans faute et sa domination en finale ont fait d’elle la première Algérienne à remporter une médaille d’or olympique en boxe féminine. Ce triomphe symbolise l’essor du sport féminin en Algérie et inspire une nouvelle génération de boxeuses. La troisième médaille est venue de l’athlétisme, avec Djamel Sedjati qui a décroché le bronze sur le 800 mètres. Dans une course extrêmement disputée, Sedjati a montré son talent et sa résilience pour monter sur le podium, confirmant son rang parmi les meilleurs demi-fondeurs mondiaux.
Avec ces trois médailles, l’Algérie égale sa meilleure performance historique réalisée lors des Jeux d’Atlanta en 1996. Ce succès permet au pays de terminer à la 38e place du classement général provisoire, un résultat remarquable qui reflète le potentiel énorme du sport algérien et la qualité de la préparation des athlètes.
Le chef de la délégation algérienne, Kheireddine Barbari, a souligné l’importance de cette performance : « Nous avons atteint nos objectifs en décrochant trois médailles à Paris. Cette performance historique a été réalisée grâce aux exploits de nos athlètes et le soutien de l’État, qui a mis à leur disposition les moyens nécessaires pour une préparation optimale. »
Un parcours olympique riche
Cette réussite s’inscrit dans une riche histoire olympique algérienne. Depuis ses premières médailles de bronze en boxe aux JO de 1984 à Los Angeles, l’Algérie n’a cessé de progresser sur la scène olympique. Des moments marquants incluent d’abord la première médaille d’or de Hassiba Boulmerka sur 1500m à Barcelone en 1992, faisant retentir pour la première fois l’hymne national algérien aux JO. Il s’agit aussi des exploits de Noureddine Morceli, champion olympique du 1500m à Atlanta en 1996, ainsi que la surprise de Nouria Merah-Benida, remportant l’or sur 1500m à Sydney en 2000. Il s’agit enfin des performances de Taoufik Makhloufi, l’athlète algérien le plus médaillé de l’histoire (1 or, 2 argent), notamment son titre sur 1500m à Londres en 2012. L’athlétisme reste la discipline phare de l’Algérie aux JO avec 10 médailles (4 or, 3 argent, 3 bronze), suivi de la boxe (2 or, 5 bronze) et du judo (2 médailles). Le succès à Paris 2024 ouvre de nouvelles perspectives pour le sport algérien.
Détecter les jeunes talents
Kheirddine Barbari a annoncé que le travail de détection de jeunes talents allait débuter dès l’entame de la nouvelle saison, en collaboration avec le Ministère de la jeunesse et des sports (MJS) et les Fédérations sportives nationales. « L’Algérie est un réservoir de jeunes talents. Nous allons tracer un programme qui permettra de détecter les meilleurs d’entre eux pour les mettre dans les meilleures dispositions en prévision des prochains JO de Los Angeles, » a-t-il déclaré. Cette participation historique devrait insuffler une nouvelle dynamique au sport national en prévision des prochaines compétitions internationales, notamment les JO 2028 à Los Angeles. Il est important de noter que ce succès est d’autant plus remarquable que l’Algérie était revenue bredouille des JO de Tokyo en 2020 (reportés à 2021). Cette performance à Paris 2024 marque donc un véritable renouveau pour le sport olympique algérien.
Avec 46 athlètes (27 messieurs, 19 dames) engagés dans 15 disciplines, l’Algérie a démontré la diversité et la compétitivité de ses représentants dans différentes épreuves, allant de l’athlétisme à la gymnastique, en passant par la boxe, le judo et les sports nautiques. Les exploits de Nemour, Khelif et Sedjati aux JO de Paris 2024 resteront gravés dans les mémoires et serviront d’inspiration pour les générations futures. Ils renforcent le sentiment de fierté nationale et l’unité autour des valeurs du sport. Cette performance historique témoigne du potentiel du sport algérien et ouvre la voie à de futures réussites sur la scène internationale. Alors que l’Algérie se tourne vers l’avenir, avec en ligne de mire les Jeux de Los Angeles 2028, le pays peut s’appuyer sur ces succès pour renforcer davantage son programme sportif, améliorer ses infrastructures et continuer à développer ses talents. Le sport national entre dans une nouvelle ère prometteuse, portée par l’élan de Paris 2024 et l’ambition de ses athlètes et dirigeants.
Moncef Dahleb
