10 mois d’agression génocidaire à Ghaza: Un bilan trop lourd
La situation en Palestine et particulièrement dans la bande de Ghaza reste extrêmement critique après plus de 10 mois d’une agression génocidaire menée par l’entité sioniste. Selon les derniers chiffres rapportés par les autorités sanitaires palestiniennes, l’agression sioniste a fait 39 929 martyrs palestiniens depuis le 7 octobre 2023, en grande majorité des femmes et des enfants. On dénombre également 92 240 blessés et des milliers de disparus, probablement encore sous les décombres. Parmi les victimes, 115 nourrissons nés pendant le conflit ont perdu la vie dans les bombardements. L’offensive a entraîné une destruction massive des infrastructures à Ghaza. Selon l’UNRWA, 4 bâtiments scolaires sur 5 ont été directement touchés ou endommagés et devront être reconstruits ou réparés. Les bombardements ont également visé de nombreuses infrastructures civiles, comme des stations d’eau, privant plus de 200 000 personnes d’accès à l’eau potable.
Face à l’intensité des combats, l’armée israélienne a multiplié les ordres d’évacuation, contraignant la population à fuir. D’après les agences humanitaires de l’ONU, près de 84% de la bande de Ghaza est désormais concernée par ces ordres. Sur une population totale de 2,3 millions d’habitants, 2 millions ont été déplacés, trouvant refuge dans les abris de l’UNRWA, chez des proches ou dans des tentes de fortune.
La situation humanitaire est catastrophique. L’accès de l’aide est fortement entravé par les restrictions imposées par l’occupation. Selon l’OCHA, environ un tiers des missions d’aide humanitaire prévues depuis le 1er août ont été refusées par l’entité sioniste. Ces blocages « compromettent les efforts déployés pour répondre aux besoins humanitaires urgents », perpétuant « un cycle continu de privation et de détresse » pour la population.
La crise sanitaire est également alarmante. L’OMS et l’UNICEF alertent sur un « risque élevé » de propagation du virus de la polio à Ghaza, en raison de l’effondrement du système de santé et de la difficulté à mener des campagnes de vaccination. L’UNRWA estime que 625 000 enfants palestiniens, dont 300 000 élèves de l’agence, ont perdu une année scolaire à cause du conflit. Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, avertit que « plus les enfants restent longtemps hors de l’école, plus il devient difficile pour eux de rattraper les pertes d’apprentissage », soulignant l’impact « énorme » de la guerre sur le bien-être mental et psychosocial des enfants.
Terrorisme des colons
Parallèlement à l’offensive sur Ghaza, les tensions restent vives en Cisjordanie occupée et à El Qods-Est. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé « l’escalade des attaques des colons terroristes et des forces d’occupation contre le peuple palestinien ». A Jérusalem-Est, l’esplanade des Mosquées/Mont du Temple est le théâtre de provocations régulières. Le 14 août, 2 250 colons ont pris d’assaut la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam, sous protection policière israélienne. L’ONU a condamné ces actes « extrêmement provocateurs », rappelant son rejet de toute modification du statu quo des lieux saints.
Efforts diplomatiques Face à cette situation, les efforts diplomatiques se poursuivent. Le président Abbas a appelé à « mobiliser les efforts pour permettre à l’État de Palestine de trouver sa place en tant que membre à part entière à l’ONU ». Il a également plaidé pour « une plus grande reconnaissance internationale » de l’État palestinien.
Au niveau régional, le Premier ministre libanais Najib Mikati a souligné « l’urgence d’arrêter les agressions israéliennes contre le Liban et la bande de Ghaza », appelant la communauté internationale à « agir pour mettre un terme à ce génocide ». Le Liban a lui-même été la cible d’attaques israéliennes, faisant 120 morts civils depuis octobre selon l’ONU. Face à ce sombre tableau, la communauté internationale peine à faire entendre sa voix pour imposer un cessez-le-feu durable et relancer un processus politique. La solution à deux États, soutenue par une grande partie de la communauté internationale, est mise à mal par la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et les destructions massives à Ghaza.
Notons qu’un nouveau cycle de négociations pour un cessez-le-feu à Ghaza devraient s’ouvrir aujourd’hui à Doha sous l’égide de la médiation internationale. Le mouvement de résistance palestinien Hamas a toutefois annoncé qu’il boycotterait ces négociations accusant l’entité sioniste de vouloir gagner du temps en faisant trainer les négociations. Il exige l’application du plan de cessez-le-feu proposé par le président américain Joe Biden en mai. Pour sa part, l’Iran a annoncé que seul un cessez-le-feu à Ghaza remettrait en cause son projet de riposte contre l’entité sioniste après l’assassinat d’Ismail Haniyeh à Téhéran.
Samir Benisid