Présidentielle: Aouchiche et Hassani-Chérif déposent leurs recours à la Cour constitutionnelle
Deux jours après l’annonce des résultats préliminaires de l’élection présidentielle par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, deux candidats ont commencé à déposer des recours devant la Cour constitutionnelle.
Abdelaali Hassani Cherif, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), et Youcef Aouchiche, représentant le Front des forces socialistes (FFS), se sont rendus à la Cour constitutionnelle pour déposer leurs recours respectifs.
Hassani Cherif, accompagné de son directeur de campagne Ahmed Sadouk, a déclaré à la presse sa « pleine confiance en la Cour constitutionnelle et ses instruments pour établir les faits ». Il a appelé à « rattraper les erreurs commises lors de l’annonce des résultats préliminaires de l’élection présidentielle par l’ANIE ». Le candidat du MSP affirme que son recours est « étayé de plusieurs preuves, dont les procès-verbaux obtenus par la direction de sa campagne électorale des délégations de wilaya de l’ANIE, et dont les résultats sont contradictoires avec les résultats préliminaires annoncés ». De son côté, Youcef Aouchiche a été reçu par le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj. Dans sa déclaration aux médias, le candidat du FFS a expliqué que son recours portait sur « toutes les irrégularités constatées », en particulier « lors de l’annonce des résultats ». Il a mis en avant « les contradictions entre les procès-verbaux de centralisation fournis par les délégations wilayales et les chiffres annoncés par M. Charfi ». Aouchiche a également demandé « l’ouverture d’une enquête approfondie pour lever le doute sur ce processus et prendre des mesures légales contre les personnes responsables de cette déformation » qui a, selon lui, affecté l’événement électoral. Le candidat du FFS a souligné que son recours respectait toutes les conditions, tant sur la forme que sur le fond, détaillant « toutes les irrégularités qui ont eu lieu le jour du scrutin ». Il a exprimé l’espoir que la volonté populaire soit respectée et que « chaque personne retrouve son droit », appelant la Cour constitutionnelle à examiner les recours avec sérieux.
Ces démarches juridiques font suite à un communiqué commun publié dimanche soir par les directions de campagne des trois candidats à l’élection.n soit Youcef Aouchiche, Abdelali Hassani Chérif et le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune qui a été réélu pour un second mandat. Ce document informait l’opinion publique de « l’imprécision, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences » dans les chiffres enregistrés lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle dimanche par le président de l’ANIE.
Le mouvement Ennahda, qui avait soutenu la candidature d’Abdelaali Hassani Cherif, a également réagi à la situation. Dans un communiqué publié hier à l’issue de la réunion de son bureau national, le parti a demandé à la Cour constitutionnelle de corriger ce qu’il a qualifié de « dysfonctionnements » survenus lors du processus électoral. Ennahda a tenu l’ANIE « entièrement responsable », estimant que l’échec de cette instance « a eu un impact négatif sur les électeurs et a aggravé la méfiance envers les institutions de l’État ».
Le mouvement a critiqué la performance de l’ANIE, la jugeant « faible et désorganisée » tout au long du processus électoral, de la collecte des signatures jusqu’à « l’annonce étrange, suspecte et précipitée des résultats préliminaires avant la finalisation de la collecte de tous les procès-verbaux ». Face à ces dysfonctionnements, Ennahda a appelé à refonder l’Autorité des élections « sur des bases juridiques et politiques solides ». Le mouvement Ennahda a tenu à souligner que le processus électoral lié à la présidentielle du 7 septembre reste « une affaire intérieure algérienne qui concerne exclusivement les Algériens », rejetant ainsi toute ingérence extérieure, quelle qu’en soit la justification.
Hocine Fadheli