Culture

Vernissage de l’exposition « Les Résistants » de Mustapha Boutadjine à a galerie Baya: L’hommage aux héros

Le vernissage de l’exposition « Les Résistants » de l’artiste plasticien algérien Mustapha Boutadjine a eu lieu, jeudi, à la Galerie Baya du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria (Alger).

Dans l’écrin lumineux de la Galerie Baya, nichée au cœur du Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, une symphonie de visages résistants a pris vie jeudi dernier. Tel un peintre des temps modernes, Mustapha Boutadjine a dévoilé sa dernière création, « Les Résistants », une fresque humaine où chaque portrait est un cri de liberté figé dans le temps. Sous le regard bienveillant de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, le vernissage s’est mué en un véritable hommage aux héros de l’ombre. L’atmosphère était électrique, chargée d’émotions, comme si les esprits des résistants flottaient parmi nous, témoins silencieux de cette célébration de leur mémoire. Dans cette galerie des gloires, plus d’une vingtaine de portraits se dressent fièrement, tels des phares dans la nuit de l’oubli. Larbi Ben M’hidi, Ali La Pointe, Hassiba Ben Bouali – ces noms résonnent comme autant de coups de tonnerre dans le ciel de l’Histoire nationale. Leurs visages, recréés par le génie de Boutadjine, semblent nous interpeller, nous rappelant que la liberté est un combat de chaque instant.

Mais l’artiste ne s’arrête pas aux frontières de l’Algérie. Son pinceau traverse les océans, capturant l’essence même de figures emblématiques qui ont secoué le joug de l’oppression à travers le monde. Patrice Lumumba, Fidel Castro, Nelson Mandela – ces géants de la lutte anti-impérialiste côtoient Che Guevara, Hô Chi Minh et Frantz Fanon dans une danse intemporelle de la résistance.

La ministre Mouloudji, captivée par cette galerie de titans, n’a pas tari d’éloges sur Boutadjine, le qualifiant de « valeur artistique algérienne de grande renommée sur la scène mondiale ». Ses mots soulignent l’importance de cette exposition qui transcende le simple acte artistique pour devenir un devoir de mémoire. Dans un geste d’ouverture, la ministre a lancé une invitation aux étudiants des Beaux-Arts et au grand public, les conviant à ce festin visuel. « Venez, semblait-elle dire, plongez dans l’univers de cet artiste engagé, laissez-vous porter par ces œuvres qui immortalisent les symboles de la résistance et de la lutte nationales et de l’humanité. »

Mustapha Boutadjine, l’alchimiste de ces portraits-collages, reste fidèle à sa vision artistique engagée. Avec la précision d’un orfèvre et la passion d’un révolutionnaire, il assemble des coupures de magazines, transformant ces fragments en mosaïques vivantes. « 24 portraits, confie-t-il, issus d’une collection de 300, prisés par les amateurs d’art à travers le monde. » Chaque œuvre est un diamant taillé dans la roche de l’Histoire, reflétant les mille facettes de la résistance humaine.

L’artiste, né à Alger en 1952, a forgé son talent dans le creuset des Beaux-Arts d’Alger avant de l’affiner à Paris. Diplômé en architecture d’intérieur, design, et titulaire d’un DEA en esthétique et sciences de l’art, Boutadjine est revenu aux sources en 1979, partageant son savoir dans les instituts et écoles algériennes. Son parcours, jalonné d’expositions et de prix, est un témoignage vivant de l’engagement artistique au service de la mémoire collective.

L’exposition « Les Résistants » n’est pas qu’une simple collection de portraits. C’est un cri du cœur, un manifeste pictural qui résonne dans les couloirs du temps. Du 12 septembre au 12 octobre, la Galerie Baya devient le sanctuaire de cette mémoire résistante, un lieu de pèlerinage pour tous ceux qui croient en la force indomptable de l’esprit humain face à l’adversité.

Chaque visiteur qui franchira le seuil de cette exposition entrera dans une danse avec l’Histoire. Les regards perçants des résistants, capturés par le talent de Boutadjine, sembleront suivre chaque pas, chaque geste. On pourra presque entendre le murmure de leurs voix, le bruissement de leurs idéaux qui ont changé le cours du monde.

Dans ce temple de la résistance artistique, les murs eux-mêmes semblent vibrer au rythme des luttes passées et présentes. L’art de Boutadjine transcende le simple acte de représentation pour devenir un acte de résistance en soi, un rappel puissant que la liberté et la dignité humaine sont des flammes qui ne s’éteignent jamais.

Alors que le soleil se couche sur Alger, baignant la ville d’une lumière dorée, l’exposition « Les Résistants » brille comme un phare dans la nuit. Elle est un rappel, une promesse, un héritage. Pour ceux qui franchiront ses portes, ce sera plus qu’une simple visite – ce sera un voyage au cœur même de la résilience humaine, une célébration de ceux qui ont osé se dresser contre l’injustice, et une invitation à perpétuer leur combat.

Mohamed Seghir

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