Soudan : L’ONU appelle à la fin des attaques à El Fasher au Darfour
La Coordinatrice humanitaire au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a exprimé sa profonde tristesse et sa frustration face à la violence armée qui ravage actuellement El Fasher, au Darfour Nord, appelant à mettre un terme aux attaques dans cette ville. « C’est déchirant et cela doit cesser. Il n’y a aucune excuse pour les attaques directes contre les civils, leurs biens et les installations essentielles telles que les hôpitaux. Ceux-ci sont protégés par le droit international humanitaire. Les parties au conflit doivent s’abstenir de prendre la ville pour cible », a déclaré, dans un communiqué, Mme Nkweta-Salami. Selon l’ONU, les premiers rapports font état de « combats à grande échelle », qui se sont « intensifiés » dans la ville d’El Fasher le 12 septembre, menaçant la vie de milliers de personnes, principalement dans les camps de personnes déplacées internes. « Les installations de soins de santé auraient également été touchées », a ajouté la responsable onusienne, relevant que le nombre de victimes civiles n’a pas encore été établi. El Fasher abrite des centaines de milliers de personnes déplacées qui risquent de souffrir de la famine, notamment dans le camp de Zamzam où la famine a été confirmée. Selon les dernières estimations de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de huit millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de ce pays d’Afrique du nord-est depuis le 15 avril 2023. Plus de 2,3 millions de Soudanais ont également franchi les frontières des pays voisins. Parmi ces millions de réfugiés, plus de 174.000 Soudanais se sont exilés au Soudan du Sud voisin, où ils sont confrontés à de « graves pénuries alimentaires et à la malnutrition », selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné le niveau « tragique » de destruction, de décès, de déplacements et de maladies au Soudan. « Le niveau de destruction, de morts, de déplacements et de maladies au Soudan est tragique », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans un message sur la plateforme « X ». Ghebreyesus a fait savoir qu’il a participé, lundi, à l’acheminement d’un convoi de fournitures médicales vers le Soudan à travers le poste frontière d’Adre, avec le Tchad, avertissant qu’il « n’y a pas assez d’aide pour soigner les Soudanais, qui ont besoin de paix ». Depuis la mi-avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) a fait environ 18 800 morts et près de 10 millions de déplacés et de réfugiés, selon l’ONU. Le 27 août, le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA) a affirmé, dans un communiqué, qu' »après plus de 16 mois de conflit, le Soudan est confronté à une catastrophe alimentaire dévastatrice à grande échelle, avec plus de la moitié de la population confrontée à une faim aiguë ».
R.I.