La SNTF affiche ses ambitions
La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) s’apprête à jouer un rôle central dans le développement économique du pays, notamment dans le secteur minier. Avec des ambitions audacieuses et des projets d’envergure, la SNTF se positionne comme un acteur clé de la croissance nationale à l’horizon 2040.
Le directeur général adjoint de la SNTF, Réda Laïb, a mis en avant, hier dans une intervention sur les ondes de la Radio algérienne, des projections impressionnantes pour le transport de marchandises. L’entreprise vise à atteindre un volume de 100 millions de tonnes par an d’ici 2040, soit une augmentation spectaculaire par rapport aux 5,2 millions de tonnes transportées en 2023. Cette croissance exponentielle s’appuie sur l’exploitation prévue de nouvelles mines, notamment celles de Gara Djbilet à Tindouf et de Bled el Hadba à Tébessa.
La progression est déjà en marche, avec une hausse notable de 700 000 tonnes en 2023 par rapport à la décennie précédente, où le volume stagnait autour de 4,5 millions de tonnes annuelles. Pour 2024, la SNTF se fixe un objectif intermédiaire de 6 millions de tonnes, témoignant de sa détermination à accroître rapidement ses capacités.
La vision de la SNTF s’inscrit dans une stratégie plus large de développement du réseau ferroviaire algérien. Le premier responsable de la compagnie ferroviaire a ainsi souligné que L’État a démontré son engagement en allouant des fonds importants à la SNTF et à l’Agence Nationale d’Études et de Suivi de la Réalisation des Investissements Ferroviaires (ANESRIF). Ces investissements se concrétisent par le lancement de plusieurs mégaprojets structurants.
Outre les lignes minières vers Gara Djebilet et Bled El Hadba, des extensions stratégiques vers le Sud sont prévues, notamment la ligne Touggourt-Hassi Messaoud et une connexion El Bayadh-Mechria. Ces projets visent à désenclaver les régions méridionales et à faciliter le transport des ressources minières vers les ports et les centres industriels du nord du pays.
La SNTF ne se contente pas d’étendre son réseau ; elle s’engage également dans une vaste modernisation de ses infrastructures et services. Le plan inclut, ajoute le P-DG de la SNTF, l’acquisition de nouveau matériel roulant moderne, le développement du transport de nuit pour plus de confort sur les longues distances, et la remise à niveau de la rocade Nord (Annaba-Tlemcen) en quatre phases successives.
La SNTF s’engage résolument dans l’ère numérique avec le lancement d’un vaste projet de digitalisation. L’introduction de l’achat en ligne de billets pour les grandes lignes et l’installation de distributeurs automatiques marquent une avancée significative dans l’amélioration de l’expérience client. Ces initiatives visent à fluidifier le trafic et à rendre le transport ferroviaire plus attractif tant pour les voyageurs que pour les opérateurs économiques.
Transport de marchandises vers la Tunisie
La SNTF ne limite pas ses ambitions aux frontières nationales. Elle explore activement les possibilités de relancer le transport ferroviaire de marchandises avec la Tunisie, invitant les opérateurs économiques intéressés à se manifester. M. Laïb a invité les opérateurs économiques désirant engager des relations commerciales avec leurs homologues tunisiens par voie ferroviaire à manifester leur intérêt auprès de la SNTF afin d’étudier la relance de la ligne de transport de marchandises entre les deux pays. A ce titre, un workshop sera organisé prochainement sous l’égide du ministère des Transports, regroupant toutes les parties prenantes. S’agissant des actes de malveillance, la SNTF est en train d’installer des systèmes de vidéo surveillance sur la totalité des voies ferrées de la banlieue algéroise (Affroune – Alger et Alger – Tizi Ouzou), qui connaît plus de 80% du trafic ferroviaire national en matière de voyageurs, et ce, dans l’objectif de limiter les agressions notamment les jets de pierres sur les trains, selon le même responsable.
Samir Benisid