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Présidentielle aux États-Unis : Une course serrée à la Maison blanche

Dans une Amérique plus divisée que jamais, la course à la Maison Blanche entre Kamala Harris et Donald Trump s’annonce comme l’une des plus serrées de l’histoire moderne américaine. À deux jours du scrutin, les derniers sondages donnent les deux candidats au coude-à-coude, laissant présager une soirée électorale sous haute tension le 5 novembre.

L’Amérique retient son souffle. Alors que 75 millions d’électeurs ont déjà voté par anticipation, les derniers sondages nationaux ne parviennent pas à départager Kamala Harris et Donald Trump. Cette égalité parfaite dans les intentions de vote cristallise les inquiétudes d’une nation profondément divisée, où les deux camps semblent plus irréconciliables que jamais. Dans ce climat électrique, la capitale fédérale Washington se barricade déjà. Les autorités, qui redoutent des violences post-électorales, ont déployé un important dispositif de sécurité : présence policière renforcée, barrières anti-émeutes et commerces protégés par des planches. Le souvenir du 6 janvier 2021 et de l’assaut du Capitole reste vivace. Cette campagne, la plus agressive de l’histoire récente des États-Unis, oppose deux personnalités et deux visions radicalement différentes pour l’avenir du pays. D’un côté, Kamala Harris, 60 ans, ancienne magistrate fédérale de Californie, qui pourrait devenir la première femme présidente des États-Unis. De l’autre, Donald Trump, 78 ans, ancien président qui rêve de reconquérir la Maison Blanche malgré ses démêlés judiciaires. La vice-présidente sortante, propulsée candidate après le retrait surprise de Joe Biden en juillet, se présente comme la garante d’une « économie des possibles » et promet de « tourner la page d’une décennie avec Donald Trump ». Son programme économique cible les classes moyennes avec des mesures concrètes : crédit d’impôt à la naissance, aide à l’accession à la propriété, soutien à la création d’entreprise. Trump, lui, dépeint une Amérique au bord du gouffre, menacée selon lui par une « invasion » d’immigrants et une économie chancellante. Il promet un « nouvel âge d’or » avec des baisses d’impôts massives et des droits de douane accrus sur les importations. Sa rhétorique musclée sur l’immigration et ses accusations répétées de « triches » électorales inquiètent ses opposants qui le qualifient de « dictateur » potentiel.

Comme souvent dans l’histoire électorale américaine, l’issue du scrutin se jouera dans une poignée d’États pivots. Sept « swing states » devraient faire basculer l’élection d’un côté ou de l’autre. Un récent sondage dans l’Iowa, traditionnellement républicain, a fait sensation en donnant trois points d’avance à Harris, illustrant l’extrême volatilité de cette élection. Les deux candidats concentrent leurs dernières forces dans ces États décisifs. Harris multiplie les déplacements dans le Michigan, État industriel crucial où elle tente de séduire l’électorat ouvrier. Trump, lui, sillonne la Pennsylvanie, la Caroline du Nord et la Géorgie, États qu’il considère comme essentiels pour sa victoire. Cette élection se déroule dans un contexte international particulièrement tendu, avec les guerres en Ukraine et au Proche-Orient en toile de fond. Sur la scène internationale, les positions des candidats divergent radicalement. Harris promet de soutenir fermement l’Ukraine et critique la proximité de Trump avec certains dirigeants autoritaires. Le républicain, lui, dénonce les sommes « pharamineuses » envoyées à Kiev et promet de résoudre rapidement les conflits, sans préciser comment. Sur le plan intérieur, la question migratoire cristallise les tensions. Trump promet « la plus grosse opération d’expulsion de migrants clandestins de l’histoire », tandis que Harris, sur la défensive, tente de concilier fermeté et humanité. Le climat, malgré son importance cruciale, reste étrangement absent des débats. Harris soutient la transition énergétique et l’Accord de Paris, quand Trump promet de « forer à tout va » et de sortir à nouveau des accords climatiques. Dans les dernières heures de campagne, les deux camps mobilisent leurs dernières forces. À Detroit, Harris multiplie les meetings et les visites d’églises. Trump, infatigable malgré son âge, enchaîne les rassemblements où il dénonce une adversaire « au faible QI ». L’inquiétude monte chez les partenaires internationaux des États-Unis, particulièrement en Europe et au Proche-Orient, face à l’incertitude du résultat et aux risques de violences post-électorales. Dans ce contexte, le mode de scrutin complexe américain, basé sur un collège de 538 grands électeurs, pourrait encore réserver des surprises.

Lyes Saïdi

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