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Accusé de soutenir les FSR et prolonger ainsi la guerre au Soudan: Des sénateurs américains exigent des sanctions contre Abou Dhabi

La situation au Soudan continue de susciter de vives inquiétudes au niveau international, alors qu’aux États-Unis des sénateurs poussent pour des mesures concrètes contre les Émirats arabes unis accusés d’armer les FSR.

Le sénateur américain Chris Van Hollen a, en effet, proposé un projet de loi visant à bloquer une importante livraison d’armes aux Émirats arabes unis, d’une valeur de 1,3 milliard de dollars programmée en octobre 2024. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de sanctionner Abou Dhabi pour son rôle dans la prolongation du conflit soudanais, notamment à travers son soutien aux Forces de soutien rapide (FSR). Cette initiative n’est pas isolée, puisqu’elle trouve un écho à la Chambre des représentants où la parlementaire Sarah Jacobs a déposé un projet similaire. Cette dernière avait déjà exprimé en août 2024 sa conviction quant à l’implication d’Abou Dhabi dans le soutien militaire aux FSR. Pour les deux représentants américains, ce projet de loi vise d’abord à attirer l’attention sur un conflit « devenu l’une des pires catastrophes humanitaires au monde ». Les États-Unis ne peuvent pas rester « les bras croisés face au soutien Emirati aux FSR » ce qui alimente le conflit au Soudan a déclaré le sénateur Van Hollen. Pour lui, ces armes récemment vendues à Abou Dhabi « pourraient finir aux mains des FSR ». La découverte récente de missiles américains Javelin aux mains des FSR à Khartoum vient renforcer les suspicions concernant le rôle des Émirats. L’armée soudanaise, qui dit avoir trouvé ces armes dans des zones reprises aux FSR, a multiplié les accusations contre les Émirats arabes unis et le Tchad, leur reprochant de faciliter le transit d’armements, des allégations que les deux pays continuent de nier malgré des rapports de l’ONU allant dans ce sens.

Pendant ce temps, la situation humanitaire au Soudan ne cesse de se dégrader, poussant le Programme alimentaire mondial (PAM) à intensifier significativement ses opérations dans le pays. L’organisation a récemment annoncé le déploiement de plus de 700 camions transportant environ 17.500 tonnes d’aide alimentaire, destinées à nourrir 1,5 million de personnes pendant un mois. Cette assistance cible particulièrement quatorze zones considérées comme des « points chauds » en raison de la gravité de l’insécurité alimentaire et du risque de famine qui y prévaut. Une avancée notable a été enregistrée avec l’arrivée d’un premier convoi d’aide au camp de Zamzam, dans le Darfour Nord, où la famine a été officiellement confirmée. Cette livraison représente une percée significative, les combats autour d’El Fasher et les conditions météorologiques défavorables ayant longtemps entravé l’acheminement de l’aide humanitaire dans cette région. Le PAM, qui a déjà porté assistance à 7 millions de personnes au Soudan depuis le début de l’année, ambitionne d’étendre son aide à plus de 8 millions de personnes d’ici la fin 2024. La gravité de la situation a été soulignée lors d’une récente visite à Port-Soudan de Cindy McCain, directrice exécutive du PAM, qui a insisté sur l’urgence d’établir un « accès durable et sûr » pour prévenir l’expansion de la famine. Elle a notamment mis en garde contre le risque que cette crise ne devienne l’une des pires catastrophes alimentaires de l’histoire moderne.

Lyes Saïdi

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