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Il agite la menace d’annexion du Canada, du Panama et du Groenland: Les visées expansionnistes de Trump

Les visées expansionnistes des États-Unis sous Donald Trump prennent une nouvelle dimension avec les déclarations répétées du président élu concernant l’intégration de nouveaux territoires à l’Union.

Lors d’une conférence de presse tenue mardi, Trump a évoqué sans détour ses ambitions sur le Canada, menaçant d’utiliser la « force économique » contre ce qu’il qualifie d’allié du nord « subventionné » par les États-Unis pour sa protection. Ces propos s’inscrivent dans une stratégie plus large du futur locataire de la Maison Blanche, qui doit prendre ses fonctions dans moins de deux semaines. En effet, ces dernières semaines, Trump a multiplié les déclarations sur la possibilité de faire du Canada le 51e État américain, allant jusqu’à qualifier régulièrement Justin Trudeau de « gouverneur », un terme habituellement réservé aux chefs des exécutifs des États américains. Cette rhétorique expansionniste s’est matérialisée par une série d’interventions publiques où le président élu a exposé sa vision d’une Amérique du Nord unifiée sous la bannière étoilée. Les analystes politiques y voient une rupture majeure avec la doctrine traditionnelle américaine de coexistence respectueuse avec ses voisins souverains. Cette nouvelle posture s’accompagne de menaces économiques concrètes, comme l’augmentation potentielle des droits de douane avec le Canada à hauteur de 25%, une mesure qui pourrait avoir des répercussions considérables sur les échanges commerciaux entre les deux pays, estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars annuellement. Les déclarations de Trump sur le Canada font écho à des propos similaires tenus la semaine dernière concernant le Panama, où il a évoqué la possibilité d’une annexion du pays centre-américain, citant l’importance stratégique du canal et les « droits historiques » des États-Unis sur cette infrastructure majeure du commerce maritime mondial.

Mardi, comme on lui demandait s’il pouvait garantir qu’il n’aurait pas recours aux forces armées pour annexer le canal de Panama, artère vitale du transport maritime mondial, et le Groenland, territoire autonome du Danemark, Donald Trump a répondu : « Je ne peux pas vous l’assurer, sur aucun des deux. » Le président élu a déjà affirmé à plusieurs reprises vouloir reprendre le canal de Panama, construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, si le prix des péages pour les navires américains n’était pas réduit.

Il a encore fustigé mardi l’accord passé en 1977 par le président d’alors Jimmy Carter, qui a abouti à un transfert du contrôle du canal au Panama en 1999. « Ils ne nous traitent pas de manière juste. Ils font payer nos navires davantage que les navires d’autres pays », a lancé Donald Trump. « Ils se moquent de nous parce qu’ils pensent que nous sommes stupides. Mais nous ne sommes plus stupides à présent », a-t-il encore déclaré.

 Juste avant Noël, le président élu avait également jugé que le contrôle du Groenland était « une nécessité absolue » pour « la sécurité nationale et la liberté à travers le monde ». Mardi, il a exhorté le Danemark à « renoncer » à ce territoire autonome. « Le Groenland est aux Groenlandais », a insisté la Première ministre danoise Mette Frederiksen à la télévision, à l’arrivée de Donald Trump Jr à l’aéroport de Nuuk. Cette approche interventionniste marque un tournant dans la politique étrangère américaine, rappelant les périodes d’expansion territoriale du XIXe siècle. Les experts en relations internationales soulignent que ces déclarations, loin d’être de simples provocations, s’inscrivent dans une vision géopolitique cohérente visant à renforcer l’hégémonie américaine sur le continent. Les implications de cette nouvelle doctrine s’étendent bien au-delà des frontières nord-américaines, touchant l’ensemble des relations diplomatiques et commerciales dans l’hémisphère occidental. La remise en cause des frontières établies et des souverainetés nationales pourrait, selon plusieurs observateurs, déstabiliser profondément l’équilibre régional construit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La riposte d’Ottawa

Face à ces provocations, le Premier ministre démissionnaire Justin Trudeau est sorti de sa réserve avec une déclaration sans ambiguïté : « Jamais, au grand jamais, le Canada ne fera partie des États-Unis ». Cette position ferme reflète l’inquiétude croissante des autorités canadiennes face aux ambitions territoriales de leur voisin du sud. La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a renforcé cette position en affirmant que le Canada ne « reculera jamais face aux menaces », ajoutant que « les commentaires du président élu Trump démontrent une incompréhension totale de ce qui fait du Canada un pays fort ». Ces tensions diplomatiques surviennent dans un contexte politique déjà fragilisé au Canada, les déclarations de Trump ayant contribué à la crise qui a conduit lundi à la démission de Justin Trudeau, au pouvoir depuis 2015. L’impact de ces déclarations expansionnistes se fait également sentir dans les milieux économiques canadiens, où les investisseurs s’inquiètent des conséquences potentielles sur les relations commerciales bilatérales. Les ambitions affichées par le futur président américain soulèvent des inquiétudes croissantes dans toute la région, tant au Canada qu’en Amérique centrale, où les déclarations concernant le Panama ont déjà provoqué de vives réactions diplomatiques. Cette situation inédite dans l’histoire moderne des relations entre les États-Unis et leurs voisins pose la question de la stabilité future des alliances continentales et du respect des souverainetés nationales. Les analystes soulignent que cette posture agressive pourrait avoir des répercussions durables sur l’architecture sécuritaire et économique des Amériques, remettant en cause des décennies de coopération et d’intégration régionale fondée sur le respect mutuel. Dans ce contexte tendu, la communauté internationale observe avec attention l’évolution de la situation, consciente que les ambitions expansionnistes de Trump pourraient remodeler profondément la carte géopolitique du continent américain.

Lyes Saïdi

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