Incendies à Los Angeles : Le bilan grimpe à 16 morts
Les incendies dévastateurs qui ravagent Los Angeles depuis cinq jours ont pris une nouvelle ampleur dramatique samedi, avec un bilan humain qui s’alourdit désormais à 16 morts, selon les dernières informations communiquées par le médecin légiste du comté. Cette catastrophe naturelle d’une ampleur sans précédent continue de s’étendre à de nouvelles zones de la deuxième plus grande ville des États-Unis, laissant dans son sillage un paysage de désolation. Le bilan matériel est déjà considérable : plus de 12.000 structures ont été détruites et les flammes ont consumé plus de 15.000 hectares de terrain. Les zones touchées s’étendent désormais au secteur est de Pacific Palisades, menaçant notamment le prestigieux Getty Center, un musée abritant 125.000 œuvres d’art, bien que sa construction en pierres résistantes au feu lui confère une certaine protection face à la menace. La situation reste particulièrement préoccupante. Anthony Marrone, chef des pompiers du comté de Los Angeles, souligne que la combinaison de ces vents avec un air sec et une végétation desséchée maintient le risque d’incendie à un niveau critique dans l’ensemble du comté. Les images aériennes captées au-dessus de la zone de Mandeville Canyon témoignent de l’ampleur de la catastrophe, montrant des habitations en proie aux flammes et des murs de feu progressant le long des collines. Le principal foyer d’incendie, qui touche Pacific Palisades, n’est contenu qu’à 11% et poursuit sa progression vers l’est après avoir déjà ravagé environ 9.100 hectares. Un second incendie, celui d’Eaton, est maîtrisé à hauteur de 15% selon les secours. Treize personnes sont toujours portées disparues, et les autorités craignent que le bilan ne s’alourdisse encore dans les prochaines heures. Face à cette situation critique, les évacuations se multiplient, concernant des centaines de milliers d’habitants, parfois confrontés à des ordres contradictoires ou erronés. La gestion des ressources en eau devient également un enjeu majeur : les autorités appellent les Californiens à la plus grande modération dans leur consommation, certains réservoirs alimentant les bouches d’incendie ayant été vidés dans la lutte contre les flammes. Sur le plan sanitaire, la situation est tout aussi préoccupante. Le département de la santé publique du comté de Los Angeles, par la voix d’Anish Mahajan, met en garde contre les dangers des fumées toxiques dégagées par les incendies. Ces nuages constituent un mélange dangereux de particules fines, de gaz et de vapeur d’eau, susceptible de provoquer des irritations des voies respiratoires et des maux de tête. Les autorités recommandent à l’ensemble de la population de limiter au maximum les activités extérieures, même dans les zones où la fumée n’est pas visible, la qualité de l’air étant compromise sur une vaste étendue. Les personnes devant impérativement travailler à l’extérieur sont invitées à porter des masques filtrants les micro-particules, tandis que les populations vulnérables (jeunes enfants, personnes âgées et malades) doivent faire preuve d’une vigilance accrue. L’état d’urgence sanitaire a été déclaré vendredi par le comté de Los Angeles, s’accompagnant notamment d’une interdiction d’utiliser des machines comme les souffleurs de feuilles, susceptibles de disperser les fumées nocives. La toxicité de l’air est d’autant plus préoccupante que les incendies ont consumé non seulement de la végétation, mais également des matériaux de construction, des plastiques, des produits chimiques et des carburants, libérant des particules hautement toxiques dans l’atmosphère de cette région densément peuplée. Sur le plan économique, ces incendies pourraient s’avérer les plus coûteux jamais enregistrés, avec des estimations d’AccuWeather situant le montant total des dommages et des pertes entre 135 et 150 milliards de dollars. Cette catastrophe met en lumière la vulnérabilité croissante de la région face aux risques naturels et pose la question de l’adaptation nécessaire des infrastructures et des politiques de prévention face à des événements climatiques d’une intensité croissante.
R.I.