Lutte contre le cancer : L’engagement de l’État réaffirmé
Les pouvoirs publics réaffirment leur engagement indéfectible dans la lutte contre le cancer, une priorité de santé publique qui mobilise des efforts multidimensionnels. À cet effet, la mise en place de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer et l’installation de ses sous-commissions traduisent une volonté politique forte d’améliorer la prise en charge des patients et d’optimiser les stratégies de prévention et de traitement.
Lors de la cérémonie d’installation de ces sous-commissions tenue hier à Alger, le ministre de la Santé, M. Abdelhak Saihi, a rappelé que cette initiative coïncide avec la Journée mondiale de lutte contre le cancer et marque le premier anniversaire de la Commission nationale. Il a insisté sur l’engagement permanent de l’État à assurer une prise en charge adéquate des malades, en mobilisant des moyens matériels et humains conséquents. « L’État mobilise tous les moyens nécessaires pour garantir aux patients des soins de qualité, avec plus de 11.000 professionnels de santé engagés dans ce combat », a-t-il souligné. Dans le même sillage, il a rappelé les efforts de l’Etat visant à assurer le traitement et les soins aux patients à travers le pays, grâce aux centres anti-cancer dans plusieurs wilayas, en attendant de mettre en place, d’ici la fin de l’année 2026, des accélérateurs dans chaque wilaya. De plus, le ministère de la Santé œuvre, en coordination avec plusieurs départements ministériels tels que le Commerce et l’Agriculture, à renforcer l’aspect préventif en mettant en place des normes pour une alimentation saine, selon le ministre de la Santé.
De son côté, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, M. Ouacim Kouidri, a mis en avant l’importance de la synergie entre les différents ministères et institutions pour garantir l’accès aux traitements innovants. Il a également souligné les avancées significatives en matière de production locale de médicaments contre le cancer, avec des laboratoires algériens qui participent activement à la réduction de la dépendance aux importations. « L’Algérie aspire à devenir un centre régional de production et d’exportation de médicaments en Afrique », a-t-il déclaré, mettant en lumière les efforts du groupe Saidal dans la fabrication de traitements anticancéreux.
Le professeur Adda Bounedjar, président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, a quant à lui insisté sur l’importance d’une approche globale et coordonnée. La stratégie nationale qu’il supervise repose sur cinq axes fondamentaux : la prévention, le dépistage précoce, le diagnostic, la prise en charge thérapeutique et la recherche scientifique. « La prévention peut réduire de 50 % l’incidence des cancers et diminuer la mortalité de 20 à 30 %, selon l’OMS », a-t-il précisé, soulignant l’urgence d’une sensibilisation accrue et d’une meilleure accessibilité aux soins.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, qui a fait de la luttre contre le cancer une priorité absolue à travers le lancement, en 2023 du plan anti-cancer, a reçu en novembre dernier le programme 2024-2028 de lutte contre le cancer, qui vise à réduire l’incidence et la mortalité liées à cette maladie. Ce programme prévoit notamment la levée des obstacles à l’acquisition de médicaments et d’équipements médicaux, ainsi qu’une prise en charge spécifique des enfants atteints de cancer par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS). Il s’agit d’une feuille de route ambitieuse qui témoigne de la détermination de l’État à renforcer le système de santé et à améliorer les parcours de soins.
En matière de prévention, des actions sont mises en place pour promouvoir un mode de vie sain et encourager le dépistage précoce des cancers les plus répandus, notamment du sein, du côlon et de la prostate. La précocité du diagnostic est un enjeu majeur, puisque les chances de guérison peuvent atteindre 97 % pour certains cancers détectés à un stade initial.
L’amélioration des infrastructures et des équipements médicaux est également au cœur de cette politique. Le ministère de la Santé a annoncé l’installation progressive d’accélérateurs de radiothérapie dans chaque wilaya d’ici 2026, ce qui permettra de mieux répartir les soins et de réduire les délais d’attente des patients nécessitant des traitements spécifiques.
Enfin, la recherche en oncologie est encouragée pour développer des solutions thérapeutiques adaptées aux spécificités du pays. L’Algérie vise à se positionner comme un acteur majeur dans ce domaine, en renforçant la collaboration entre les institutions publiques, les universités et les entreprises pharmaceutiques.
L’ensemble de ces efforts illustre une politique cohérente et volontariste qui place la lutte contre le cancer au cœur des priorités nationales. Par la mise en place de structures dédiées, le renforcement des capacités médicales et le soutien à la production pharmaceutique locale, l’Algérie trace une voie ambitieuse pour offrir aux patients atteints de cancer des perspectives de soins toujours plus efficaces et accessibles.
Lyna Larbi