Économie

Regain d’intérêts des grandes compagnies pétrolières pour le secteur des hydrocarbures en Algérie : Un nouvel appel d’offres sera lancé au mois d’octobre prochain

L’Algérie intensifie ses efforts pour attirer les investissements étrangers dans le secteur des hydrocarbures, avec des résultats prometteurs qui témoignent d’un regain d’intérêt international. L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) a annoncé hier le lancement prochain d’un nouvel appel d’offres international, baptisé « Algeria Bid Round 2025 », prévu pour octobre. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie ambitieuse visant à renforcer l’exploration et à développer la production nationale d’hydrocarbures. Mourad Beldjehem, président d’Alnaft, a précisé lors d’un entretien accordé à l’APS que ce nouvel appel d’offres « inclura entre quatre à six zones d’exploration ». Les préparatifs débuteront dès avril prochain, s’inscrivant dans un programme plus large comprenant 17 projets pétroliers destinés à l’investissement via une série d’appels d’offres ouverts aux entreprises internationales. Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement favorable, alors que l’appel d’offres précédent, « Algeria Bid Round 2024 », lancé en octobre dernier, a connu un succès remarquable. « Cet appel a été très bien accueilli, suscitant l’intérêt de pas moins de 37 sociétés du secteur », a indiqué M. Beldjehem. Le nombre d’entreprises ayant manifesté leur intérêt dépasse l’objectif initialement fixé par Alnaft, qui était de 30 entreprises. « Ces résultats préliminaires ont dépassé nos attentes », s’est réjoui le président de l’agence, soulignant qu’il s’agit de « l’un des plus élevés jamais enregistrés dans l’histoire des appels d’offres internationaux pour l’investissement dans le secteur national des hydrocarbures ». La diversité géographique des entreprises intéressées est notable : Europe, Amérique du Nord, Amérique latine et Asie, avec notamment la participation de sociétés du Qatar et du Sultanat d’Oman. À ce jour, 20 entreprises ont déjà accédé aux data rooms afin de consulter les données techniques détaillées, tandis que d’autres sont en cours de finalisation des procédures d’accès. Selon M. Beldjehem, cet appel d’offres a attiré aussi bien des entreprises ayant une expérience antérieure en Algérie que d’autres qui y entrent pour la première fois. Fait notable, certaines sociétés ayant quitté le marché algérien par le passé ont également exprimé leur volonté de revenir et de saisir les opportunités d’investissement offertes. La semaine dernière, Alnaft a annoncé la prorogation de la date limite de dépôt des offres pour l’appel « Algeria Bid Round 2024 », repoussée du 15 avril au 17 juin 2025. Cette décision répond à une demande formulée par plusieurs entreprises désireuses de bénéficier d’un délai supplémentaire pour analyser les données et vise également à permettre aux sociétés pétrolières ayant manifesté un intérêt tardif de participer. Parallèlement à ces appels d’offres, Alnaft développe d’autres initiatives stratégiques. M. Beldjehem a notamment évoqué l’accord signé en janvier dernier avec la compagnie américaine Chevron pour la réalisation d’une étude sur le potentiel pétrolier des zones maritimes algériennes. Le responsable a insisté sur l’importance « capitale » de cet accord, tout en mettant en avant l’expertise de Chevron en matière d’exploration en eaux profondes. Il a noté que « certaines zones offshore algériennes atteignent une profondeur de 2.700 mètres sous le niveau de la mer ». Cette étude permettra d’identifier les zones offshore viables pour l’investissement, et pourrait déboucher sur un contrat d’extraction des hydrocarbures « à tout moment », en fonction des résultats. Dans la même veine, la société de services pétroliers SLB réalise une étude similaire sur les zones maritimes algériennes, dont les résultats sont attendus en juin prochain. Le président d’Alnaft a d’ailleurs fait état d’indices « positifs » concernant la présence d’hydrocarbures dans les régions couvertes par cette étude. Par ailleurs, la licence d’exploration accordée à Sonatrach et à l’entreprise italienne Eni pour une zone située entre Béjaïa et Jijel a été prolongée, et les résultats des recherches menées dans cette région seront révélés « en août prochain », d’après M. Beldjehem. L’Algérie nourrit de grandes ambitions pour son secteur des hydrocarbures. M. Beldjehem a affirmé que 2025 sera une année « charnière » pour l’investissement dans ce domaine, avec « un objectif de 10 contrats signés par an, un rythme qui devrait être maintenu à moyen terme ». En plus des six contrats attendus dans le cadre de l’Algeria Bid Round 2024, Sonatrach négocie actuellement 13 autres contrats. Le président d’Alnaft a rappelé que l’Algérie dispose de plus de 240 découvertes non encore développées, soulignant l’urgence de lancer des projets liés à ces découvertes dans les plus brefs délais. Les réserves actuelles d’hydrocarbures en Algérie sont estimées à 4.300 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP), avec une production annuelle de 200 MTEP.

Sabrina Aziouez

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