Le Centre National des Archives Cinématographiques : Un projet phare pour la préservation de la mémoire nationale
L’Algérie mise sur la préservation de son patrimoine cinématographique avec le lancement du projet de Centre National des Archives Cinématographiques dans la wilaya d’Aïn Defla.
Le ministre de la Culture et des Arts, Zoheir Ballalou, a présidé mercredi une réunion technique élargie pour suivre l’avancement de ce projet ambitieux qui s’inscrit dans une vision nationale de conservation mémorielle et de développement culturel. Cette initiative représente bien plus qu’une simple structure archivistique : elle incarne la volonté politique de sauvegarder un pan essentiel de l’identité algérienne à travers ses productions cinématographiques qui témoignent de l’évolution sociale, culturelle et historique du pays. La réunion a rassemblé un représentant spécialisé du ministère de la Défense nationale, des ingénieurs et le directeur du bureau d’études d’architecture chargé de l’étude et du suivi des travaux, ainsi que des experts en conservation d’archives cinématographiques et des cadres ministériels concernés par ce dossier. Des représentants de l’Agence nationale pour la gestion des réalisations des grands projets culturels et des institutions cinématographiques sous tutelle y ont également participé. Dès l’ouverture de la séance, le ministre a appelé à « intensifier les efforts au niveau central et à l’importance de suivre et d’accompagner cette étude, en fournissant toutes les données sur le recensement et l’état de conservation des archives cinématographiques présentes dans plusieurs institutions sous tutelle ». Cette approche méthodique vise à permettre aux ingénieurs de concevoir un centre parfaitement adapté aux besoins spécifiques de conservation du patrimoine filmique algérien. Ballalou a donné des instructions précises pour « un suivi continu de l’étude afin d’en garantir l’efficacité, à travers l’organisation de rencontres et de réunions techniques périodiques, et le travail pour surmonter tous les obstacles qui pourraient entraver la progression de l’étude dans ses délais contractuels ». L’objectif est clair : permettre le démarrage des travaux dès l’approbation du projet qui s’inscrit pleinement dans les orientations du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le ministre a souligné que ce projet s’intègre dans « la nouvelle vision [du Président] visant à faire de l’industrie cinématographique un pilier fondamental du développement culturel et économique, en fournissant une infrastructure moderne qui soutient la création cinématographique et préserve la mémoire du cinéma national ». Dans un contexte où le cinéma algérien connaît un regain d’intérêt international et où de nombreuses œuvres historiques risquent de disparaître faute de conditions de conservation adéquates, ce centre représente une réponse institutionnelle forte. Zoheir Ballalou a insisté sur « la nécessité d’accorder à ce projet pivot une priorité absolue », en précisant « qu’il contribue à la préservation de la mémoire cinématographique de l’Algérie ». Au-delà de l’infrastructure, le ministre a également évoqué « la nécessité de la participation des établissements de formation relevant du secteur pour former des techniciens spécialisés dans le domaine des archives cinématographiques afin d’assurer la meilleure gestion possible de cette installation à l’avenir, ce qui contribuera à garantir la durabilité des archives sur le long terme ». Cette dimension formative est cruciale car « grâce à la qualification des ressources humaines, le centre sera en mesure de traiter les anciennes œuvres cinématographiques de manière scientifique et professionnelle préservant leur qualité et leur histoire ». Lors de cette réunion, le bureau d’études chargé du projet a présenté un exposé détaillé des progrès réalisés, en mettant l’accent sur les aspects techniques et conceptuels du centre qui sera dédié à la collecte et à la préservation des archives cinématographiques nationales. Les discussions ont également porté sur les méthodes de numérisation et d’indexation des archives, ainsi que sur le traitement documentaire des films. Le futur centre comprendra des espaces dédiés au stockage et à la préservation, des salles pour la restauration et la numérisation des films, des salles pour la restauration et l’entretien des documents et affiches, ainsi que des espaces pour les chercheurs et les formateurs, et d’autres pour la projection de films. Ce complexe constituera une addition significative dans le domaine de la préservation et du développement du patrimoine cinématographique national, mais aussi un lieu de mémoire collective où les générations futures pourront redécouvrir l’histoire de leur pays à travers le septième art.
Mohand Seghir