Annaba : Un atelier régional sur l’impact des changements climatiques
La maison de l’environnement de la wilaya d’Annaba accueille aujourd’hui mercredi les travaux d’un atelier régional consacré aux changements climatiques, selon les informations communiquées par la direction de l’environnement. Cet atelier a pour objectif d’attirer l’attention de tous les acteurs concernés sur l’impact pluridimensionnel du changement climatique sur la vie environnementale et socio-économique, aussi bien dans cette région que dans toutes les wilayas du pays.
Organisé par le Conservatoire National des Formations à l’Environnement (CNFE), cet atelier a pour objectif principal de renforcer les capacités des acteurs sectoriels face aux effets du changement climatique. L’initiative s’inscrit dans le cadre des missions de sensibilisation et de renforcement des compétences en matière de protection environnementale menées par le CNFE. Les participants auront l’occasion de se familiariser avec les méthodes et les dernières recherches sur les effets du changement climatique, notamment les approches viables pour atténuer les retombées de ce phénomène mondial. Un autre objectif de cette rencontre est la formation des acteurs sectoriels algériens à la gestion d’opérations et d’actions proactives limitant les effets du réchauffement climatique, dans le cadre des recherches de terrain et de consulting auprès des autorités et instances étatiques des wilayas, à l’instar de celle d’Annaba. Cette démarche revêt une importance capitale pour l’Algérie qui fait face à une situation particulièrement difficile, notamment dans les régions du Nord. Ces zones subissent de plein fouet l’impact du stress hydrique en raison des faibles précipitations pluviales enregistrées ces cinq dernières années. Cette situation est également aggravée par l’évaporation des points d’eau, notamment les barrages, sous l’effet de fortes chaleurs atteignant par moment et par endroit les 45°C. Ce fut le cas en 2023 et 2024 où Annaba avait enregistré des températures record atteignant les 46°C, un phénomène inhabituel pour cette wilaya côtière, tout comme pour d’autres wilayas telles qu’El Tarf, qui a frôlé les 48°C durant les deux dernières années. Au-delà de la hausse des températures, le changement climatique a eu un impact aussi négatif que dévastateur sur les zones forestières et humides. Cet environnement naturel est devenu de plus en plus vulnérable face aux aléas climatiques, qui affectent de manière récurrente l’environnement forestier par les incendies, et les zones humides par un assèchement accéléré. Il ne faut pas oublier non plus le dérèglement des saisons dont l’impact direct affecte le secteur de l’agriculture, comme ce fut le cas à Guelma et Souk Ahras, entre autres wilayas, où les pluies et les grêlons qui se sont abattus la semaine dernière ont endommagé les cultures céréalières. À cela s’ajoutent l’industrialisation massive des zones humides et inondables, l’expansion urbaine incontrôlée et les diverses formes de pollution comme autres facteurs favorisant le phénomène du changement climatique. D’où l’urgence d’une réaction rapide pour trouver les mécanismes optimaux et explorer des alternatives viables à moyen et long terme. Dans cette optique, l’initiative du CNFE prend tout son sens en s’inscrivant dans un cadre régional, permettant de mieux cibler les problématiques spécifiques et de proposer des solutions non seulement réalistes mais surtout réalisables. Il est à noter que depuis sa création en 2002, cet établissement public à caractère industriel et commercial sous tutelle du ministère de l’Environnement et de la Qualité de la vie a intensifié ses actions afin de contribuer à atténuer, ne serait-ce qu’un peu, les affres des changements climatiques devenus de plus en plus pesants et surtout menaçants. À travers sa présence via ses annexes, à savoir les maisons de l’environnement implantées dans toutes les wilayas du pays, le CNFE joue un rôle prépondérant dans la protection de l’environnement naturel et de la vie socio-économique en Algérie.
Sofia Chahine
