Économie

Énergie : Le triptyque gaz-hydroélectricité-hydrogène au cœur de la transition

La transition énergétique s’affirme comme un impératif incontournable pour l’industrie pétrolière et gazière mondiale, avec l’Algérie qui se positionne progressivement comme un acteur engagé dans cette transformation. C’est dans ce contexte que s’est ouvert mercredi à Oran un colloque international réunissant experts et chercheurs de douze pays autour des solutions vertes applicables au secteur des hydrocarbures. Lors de cette rencontre scientifique d’envergure, Mohamed Fodil Cherif, directeur des technologies numériques avancées à la direction centrale de la recherche et du développement du groupe Sonatrach, a livré une analyse approfondie des défis et perspectives qui façonnent l’avenir énergétique. « Les compagnies pétrolières, gazières et énergétiques, en général, font face à de véritables défis: répondre aux besoins énergétiques des pays, assurer la croissance, tout en traitant les enjeux environnementaux. Trouver un équilibre entre ces facteurs devient de plus en plus complexe », a-t-il souligné dans son intervention. Pour cet expert, trois vecteurs énergétiques se distinguent particulièrement dans la conduite de cette transition: le gaz naturel, l’hydroélectricité et l’hydrogène. Cette vision s’inscrit dans une approche pragmatique qui reconnaît la nécessité d’une évolution sans rupture brutale. M. Cherif a d’ailleurs précisé que « cette transition ne doit pas se faire au détriment de l’économie ou de la sécurité énergétique », plaidant pour une complémentarité entre énergies fossiles et renouvelables plutôt qu’une opposition stérile. L’argumentaire économique vient renforcer cette perspective, avec le constat d’une baisse spectaculaire du coût de production de l’énergie solaire, qui a chuté de 85% au cours de la dernière décennie, devenant ainsi plus compétitive que le gaz ou le charbon dans plusieurs régions du monde. Ce colloque, fruit de trois années de recherche collaborative, traduit la volonté de l’Algérie de se positionner stratégiquement dans la transition verte du secteur des hydrocarbures. Kaddari Abdelmoumen, de l’Université de Souk Ahras et membre du comité d’organisation, a précisé que cette manifestation scientifique est le résultat d’un travail approfondi sur les solutions vertes dans l’industrie pétrolière et gazière. Le programme, particulièrement riche, comprend pas moins de 90 communications articulées autour de cinq axes principaux: les inhibiteurs verts dans le secteur pétrolier et gazier, les parcours du secteur du carbone, les technologies innovantes de biocarburants, l’approvisionnement durable en biomasse et le traitement durable de l’eau pour améliorer la récupération pétrolière. La dimension réglementaire liée aux politiques et au financement des projets de recherche complète ce panorama thématique. Pour Bourouina Larbi, Recteur de l’Université de Chlef, cet événement représente « une opportunité pour faire le point sur les résultats de recherches menées durant trois ans » dans un contexte marqué tant par les préoccupations environnementales que par les bouleversements géostratégiques affectant le marché mondial des hydrocarbures. L’expert international Choaib Boutamine a, quant à lui, analysé le positionnement spécifique de l’Algérie dans l’intégration des solutions vertes au sein de son industrie pétrolière et gazière. M. Cherif a d’ailleurs insisté sur le caractère nécessairement « progressif, mais continu, planifié, concerté » de la transition énergétique, appelant à « la coopération des gouvernements, des entreprises et des citoyens ».

S.G.

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *