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Iran: Tensions autour du programme nucléaire

La récente agression israélienne contre l’Iran a fait 935 morts selon les données médico-légales officielles annoncées lundi par le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien Asghar Jahangir. Parmi les victimes figurent 38 enfants et 132 femmes. L’agression de 12 jours menée par l’entité sioniste s’est achevée par un cessez-le-feu négocié par les États-Unis, qui ont également participé aux opérations militaires.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a accusé dimanche le président américain Donald Trump d’avoir exagéré l’impact des frappes américaines contre trois sites nucléaires iraniens. Dans un communiqué publié sur son compte officiel, l’ayatollah a déclaré que le président américain avait amplifié de manière inhabituelle les événements et qu’il avait besoin de cette exagération. Khamenei a affirmé que les opérations n’avaient produit aucun résultat significatif, déclarant qu’ils n’ont rien pu accomplir et n’ont pas atteint leur objectif, ajoutant que l’exagération visait à masquer et dissimuler la réalité.

De son côté, Trump avait déclaré dans une interview à Fox News que les États-Unis étaient intervenus et avaient détruit la capacité nucléaire iranienne avant de s’arrêter, qualifiant l’opération de magnifique. Il avait précisé que l’Iran n’aurait pas pu aller beaucoup plus loin et avait décrit les 12 jours d’opérations comme très intenses.

Le président américain a nié lundi avoir fait toute offre à l’Iran et a assuré ne mener aucun dialogue avec Téhéran. Réagissant aux spéculations sur une reprise de contact avec les autorités iraniennes, Trump a déclaré sur les réseaux sociaux qu’il n’offrait rien à l’Iran et qu’il ne leur parlait même pas. Il a également attaqué l’accord nucléaire de 2015 négocié sous Barack Obama, le Plan d’action global conjoint, qu’il a qualifié de stupide route vers la bombe nucléaire aujourd’hui expiré. Trump avait retiré unilatéralement les États-Unis de cet accord en 2018, relançant les tensions avec Téhéran autour de l’enrichissement nucléaire.

Le président américain a réaffirmé que les frappes récentes avaient totalement détruit les installations nucléaires iraniennes, malgré des rapports du renseignement américain indiquant que le programme n’aurait été que temporairement retardé de quelques mois. Trump a insisté qu’il ne parlait même pas avec l’Iran depuis que les États-Unis avaient totalement anéanti leurs installations nucléaires, faisant référence aux frappes menées début juin contre les sites de Fordo, Natanz et Ispahan.

La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont exhorté lundi l’Iran à reprendre immédiatement une coopération pleine et entière avec l’Agence internationale de l’énergie atomique et à s’abstenir de toute mesure visant à mettre fin à la coopération avec cette agence. Dans un communiqué conjoint, les trois pays occidentaux ont condamné les menaces proférées à l’encontre du directeur général de l’AIEA Rafael Grossi et ont réitéré leur plein soutien à l’agence et au directeur général dans l’exercice de leur mandat. Ils ont appelé les autorités iraniennes à s’abstenir de toute mesure visant à mettre fin à la coopération avec l’AIEA et ont exhorté l’Iran à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sûreté et la sécurité du personnel de l’agence.

Le Parlement iranien avait adopté mercredi dernier une loi suspendant la coopération avec l’AIEA. Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a déclaré samedi dernier que l’Iran ne permettrait pas à l’AIEA d’installer des caméras sur ses sites nucléaires et que le directeur général de l’agence serait interdit d’entrée dans le pays. Ces développements interviennent alors qu’un débat international est en cours sur l’avenir du stock d’uranium enrichi de l’Iran et sur l’éventualité d’une relance diplomatique.

R.I.

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