El Tarf : Le désordre gagne le transport collectif
Chaque année, le même scénario se répète, mais d’année en année la désorganisation atteint son paroxysme avec les départs massifs en excursions. Bien que les services chargés du secteur du transport dans la wilaya d’El Tarf aient décidé de l’ouverture de nombreuses lignes et de l’octroi d’autorisations aux transporteurs pour assurer les dessertes des zones jugées nécessaires par la direction du secteur, le transport demeure le désagrément le plus redouté en période estivale. Si ces mesures sont jugées appropriées par les responsables du secteur du transport, qui tendent à remédier à cette situation de déstabilisation du secteur, rien n’y fait puisque la situation est malheureusement de plus en plus insoutenable pour le commun des mortels. Cette désorganisation des transports collectifs par bus et par taxis est motivée par les excursions qui sont pointées du doigt par les populations des différentes communes et localités de la wilaya d’El Tarf. Cette wilaya, comme toutes les wilayas du pays, compte sur ces moyens de transports collectifs d’une importance capitale pour les travailleurs et pour l’ensemble des usagers. Ces moyens de transport, à savoir les bus et les taxis, se raréfient chaque saison estivale à cause des excursions organisées par les agences de voyages, ainsi que par les propriétaires de bus et les taxis sollicités par de nombreux jeunes pour se rendre à la plage. Des déplacements tout à fait ordinaires, mais qui leur rapportent beaucoup. Cet état de fait provoque un manque flagrant de moyens de transport dans les gares routières et les stations de taxis. C’est une réalité qui se répète chaque été à El Kala, El Tarf, Dréan, Bouhadjar et ailleurs, où il faut parfois attendre plus d’une heure pour espérer trouver une place dans un taxi ou un bus. La situation empire le soir, peu avant la tombée de la nuit. C’est alors le règne des clandestins, qui imposent aux clients n’ayant pas d’autre choix pour rentrer chez eux des prix exorbitants. À titre d’exemple, un taxi clandestin demande 2 500 dinars entre Dréan et El Tarf, 2 000 dinars de Aïn Assel vers Ben M’hidi et 3 000 dinars d’El Kala vers Annaba. Ces travailleurs, qu’ils soient ouvriers ou fonctionnaires, bien que souvent soutenus par des employeurs compréhensifs, vivent très mal cette situation. Ils espèrent que la direction des Transports s’impliquera davantage dans la réorganisation du transport durant la période estivale, en limitant notamment l’octroi d’autorisations pour les excursions. En somme, la haute saison est la période florissante pour les transporteurs de bus et de taxis. Alors, faut-il partir en congé en pleine saison estivale ou faut-il prendre son mal en patience en se résignant à la seule vérité que les voyages organisés et les excursions valent plus qu’un ticket de bus ou une place dans un taxi.
Sofia Chahine