Économie

Production industrielle : Plusieurs secteurs affichent de la résilience

Malgré un recul global de 3,5% de la production industrielle du secteur public national au premier trimestre 2025, plusieurs secteurs d’activité affichent des performances remarquables, témoignant de la diversification progressive de l’économie algérienne. 

L’Office National des Statistiques (ONS) révèle dans son enquête que certaines branches industrielles maintiennent une dynamique de croissance soutenue, offrant des perspectives encourageantes dans un contexte économique difficile. Le secteur de l’énergie se distingue particulièrement en poursuivant sa trajectoire ascendante avec une croissance de 4,0% au premier trimestre 2025, dépassant les 2,9% enregistrés à la même période de l’année précédente. Cette performance consolide la position stratégique de ce secteur dans la transition énergétique du pays et démontre sa capacité d’adaptation aux nouveaux défis technologiques et environnementaux. L’industrie du bois connaît un rebond spectaculaire avec une hausse de 19,6%, marquant un retournement impressionnant après trois trimestres consécutifs de recul en 2024. Cette renaissance s’appuie principalement sur les performances exceptionnelles de la menuiserie générale qui bondit de 112,9%, accompagnée par l’industrie de l’ameublement qui progresse de 26,8%. Ces résultats suggèrent une reprise de la demande intérieure en produits d’ameublement et de construction, ainsi qu’une possible montée en gamme de la production nationale. Seules l’industrie du liège (-20,3%) et la fabrication du papier (-18,1%) résistent à cette dynamique positive générale du secteur.

Les industries du cuir confirment leur remarquable redressement amorcé au deuxième trimestre 2024 en affichant une croissance solide de 13,1%. Cette progression s’appuie essentiellement sur les biens de consommation qui bondissent de 23,1%, tandis que les biens intermédiaires progressent plus modérément de 6,1%. Cette performance contraste favorablement avec les chutes dramatiques de 20,9% et 41,6% subies respectivement par ces deux segments à la même période de l’année précédente, illustrant une capacité de récupération remarquable du secteur et suggérant une amélioration de la compétitivité des produits algériens sur les marchés national et régional.

Le secteur des matériaux de construction maintient sa progression avec une croissance de 1,5%, bien que ce rythme soit inférieur aux 8,1% enregistrés au premier trimestre 2024. Cette performance s’appuie notamment sur la fabrication des matériaux de construction et produits rouges qui affiche une solide progression de 37,3%, proche des 41,0% de l’année précédente. Les liants hydrauliques marquent une relative stabilité avec une légère progression de 0,2%, contrastant avec la hausse appréciable de 7,9% observée l’année précédente. Néanmoins, ce secteur fait face à des défis avec le recul de la fabrication des produits en ciment (-3,5%) et de la production de verre (-7,2%).

Ces performances positives contrastent avec la morosité générale qui affecte la majorité des secteurs industriels. Le secteur des hydrocarbures, pilier traditionnel de l’industrie algérienne, continue sa trajectoire descendante avec une baisse de 3,3%, prolongeant le déclin amorcé au deuxième trimestre 2024. Cette contraction touche particulièrement la liquéfaction du gaz naturel qui s’effondre de 17,5%, le raffinage du pétrole brut qui recule de 2,2% après d’excellentes performances en 2024, et la production de pétrole brut et gaz naturel qui diminue de 0,3%.

Le secteur des mines et carrières rompt brutalement avec sa dynamique positive des années 2023 et 2024 en affichant une décroissance de 3,7%. L’extraction de pierre, argile et sable recule de 2,6%, l’extraction du minerai de fer chute de 3,8% malgré une reprise de 20,3% au trimestre précédent, et l’extraction du minerai de phosphates s’effondre de 21,1%. Seule l’extraction du minerai et matières minérales résiste avec un bond spectaculaire de 92,7%.

La situation du secteur des Industries Sidérurgiques, Métallurgiques, Mécaniques, Électriques et Électroniques (ISMMEE) illustre la volatilité extrême de l’activité industrielle. Après un rebond de 25,1% au dernier trimestre 2024, ce secteur décline de 41,7%, avec des chutes dans la fabrication des biens d’équipements et la transformation des métaux. Seules quelques branches résistent, notamment la fabrication des biens de consommation électriques qui explose de 386,8%.

Les industries chimiques poursuivent leur déclin avec une contraction de 11,3%, malgré la progression notable des autres produits chimiques (+19,6%). L’agroalimentaire connaît une deuxième contraction consécutive de 10,2%, touchant toutes ses branches, du travail des grains (-14,1%) à l’industrie du lait (-5,5%) et la production d’aliments pour animaux (-13,8%). L’industrie textile, après deux trimestres de redressement, marque le pas avec un repli de 4,9%.

Sabrina Aziouez

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *