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Assassinat de six journalistes par l’occupation sioniste à Ghaza : Prélude à un nouveau massacre silencieux

Le ciblage systématique des correspondants de presse révèle une stratégie délibérée de la part de l’occupation sioniste de faire taire tout témoin potentiel afin de pour dissimuler les crimes de guerre à venir.

Six journalistes palestiniens ont été tués dans un bombardement israélien près de l’hôpital Al-Shifa dimanche soir. Cen’est pas un acte isolé. Il s’inscrit dans une stratégie méthodique visant à faire taire les témoins de la tragédie des Palestiniens de Ghaza, selon les analystes et responsables palestiniens qui dénoncent une préparation à un « massacresans voix ni image ». Le docteur Mohammed Abu Salmiya, directeur de l’hôpital Al-Shifa, a lancé un avertissement glaçant : « L’occupation a assassiné les correspondants d’Al Jazeera en préparation à commettre un grand massacre qu’elle veut sans voix ni image. Nous craignons de mourir sans que personne n’entende parler de nous. »

Cette analyse trouve un écho tragique dans les faits. Anas Al-Sharif, 28 ans, figure emblématique d’Al Jazeera à Ghaza, Mohammed Qreiqa, ainsi que les cameramen Ibrahim Zaher et Mohammed Nofal ont été délibérément ciblés dans leur tente de travail. Un sixième journaliste, Mohammed Al-Khaldi, photographe freelance, a succombé lundi matin à ses blessures, portant le bilan à 238 journalistes palestiniens tués depuis octobre 2023. « Les journalistes n’étaient pas cachés, ils parcouraient Ghaza pour transmettre la souffrance, mais l’occupation ne veut pas que cette voix subsiste », souligne Abu Salmiya. « Tuer des journalistes annonce la planification de quelque chose de grand pour la ville de Ghaza. » Le mouvement de résistance palestinien Hamas a qualifié cette offensive de « plus vaste campagne de ciblage de journalistes au monde », précisant que « cette opération a été précédée de menaces directes contre les victimes, dans le but de faire taire la voix de la vérité. » « Le silence de la communauté internationale a encouragé l’occupation à continuer de tuer des journalistes en toute impunité », dénonce Hamas, qui appelle à « une large mobilisation des journalistes et professionnels des médias du monde entier, afin de dénoncer l’occupation et ses crimes et élever la voix de la vérité qu’on tente de faire taire. »

 La Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a condamné ces assassinats comme « une violation flagrante du droit international humanitaire », exigeant de l’entité sioniste qu’elle « respecte et protège tous les civils, y compris les journalistes » et qu’elle permette « un accès immédiat, sûr et sans restriction à Ghaza pour tous les journalistes. »

Ces assassinats interviennent dans un contexte d’escalade militaire préoccupant. Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU dimanche, Miroslav Jenca, sous-secrétaire général pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, a mis en garde : si les projets militaires israéliens sont mis en œuvre, ils « risquent de déclencher une nouvelle calamité à Ghaza, résonnant dans toute la région et provoquant de nouveaux déplacements forcés, des tueries et des destructions. »

Le représentant britannique James Kariuki a dénoncé un plan qui « ne ferait qu’aggraver les souffrances des civils palestiniens à Ghaza. Ce n’est pas un chemin vers une solution. C’est un chemin vers davantage de bain de sang. »L’Organisation mondiale de la santé confirme ces inquiétudes. Son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que le projet israélien « d’étendre ses opérations militaires à Ghaza est profondément inquiétant » et « pourrait mettre davantage d’enfants en danger, en raison de la malnutrition et du manque d’accès aux soins de santé. »

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis le 7 octobre 2023, l’agression israélienne a causé la mort de 61 430 Palestiniens et fait 153 213 blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Parmi les victimes, une majorité d’enfants et de femmes, plus de 11 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés et une famine qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, notamment des enfants. Lundi encore, les bombardements ont continué : huit membres d’une même famille ont été tués dans le quartier d’Al-Zeitoun, sept autres dans le camp de Khan Younès, et trois dans un bombardement de tente de déplacés à Ghaza-ville.

L’Australie reconnaîtra l’État de Palestine

Face à cette tragédie, la mobilisation internationale s’intensifie. L’Australie a annoncé lundi qu’elle reconnaîtrait l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre. « La paix ne peut être que temporaire tant que les Israéliens et les Palestiniens ne disposent pas de leurs États », a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese. Cette décision fait suite à l’appel de 15 pays occidentaux, dont la France et le Canada, fin juillet, qui ont « invité » la communauté internationale à reconnaître un État palestinien. Aujourd’hui, trois quarts des États membres de l’ONU reconnaissent déjà l’État de Palestine.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, a qualifié les plans israéliens pour Ghaza d' »illégaux et immoraux », appelant à ce que les journalistes étrangers soient autorisés à entrer à Ghaza pour témoigner de ce qui s’y passe.

Lyes Saïdi

L’ONJA condamne l’assassinat de journalistes à Ghaza

L’Organisation nationale des journalistes algériens (ONJA) a condamné, ce lundi, avec la plus grande fermeté, le crime odieux commis contre des journalistes palestiniens, tombés en martyrs après le bombardement de leur tente, ciblée par un missile tiré d’un avion de guerre sioniste à l’ouest de la ville de Ghaza, en violation flagrante de toutes les lois et conventions internationales. «Cette agression brutale contre la voix du droit et de la vérité constitue un crime de guerre à part entière, qui vient s’ajouter au sinistre palmarès de l’entité sioniste dans le ciblage des journalistes et des personnels des médias», indique un communiqué de l’organisation, soulignant que ces crimes représentent «une violation systématique de la liberté de la presse et une tentative de faire taire la voix libre et d’empêcher de transmettre la vérité au monde, ce qui constitue une menace directe à l’essence même du travail journalistique et au droit humain d’accès à l’information». Réaffirmant «son soutien absolu et inconditionnel» aux confrères dans toute la Palestine occupée, l’ONJA  appelle à une action urgente, aux niveaux régional, international et onusien, afin de mettre fin à ces pratiques barbares et de protéger les journalistes et les civils sans défense.

APS

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