Patrimoine : La réhabilitation de la citadelle romaine Timiki lancée
L’Algérie poursuit la mise en œuvre d’une politique de préservation du patrimoine archéologique national. C’est dans ce contexte que s’inscrit le lancement officiel du chantier de réhabilitation de la citadelle Timiki, située dans la commune de Taougrite, au nord-ouest de Chlef.
Cette initiative, dotée d’un budget de 80 millions de dinars, s’inscrit dans une démarche globale de valorisation des sites historiques qui témoigne de la volonté des pouvoirs publics de sauvegarder les traces millénaires de la civilisation sur le territoire national. L’installation du chantier, effectuée dimanche en présence du bureau d’études, de représentants communaux et de délégation de Taougrite, ainsi qu’un délégué de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, marque le commencement d’une opération de grande envergure qui transformera ce vestige romain en un pôle culturel et touristique majeur. Mahmoud Djamel Hasnaoui, directeur de la culture et des arts de Chlef, souligne l’importance de ce projet dans le cadre de la politique nationale de préservation patrimoniale. Selon ses déclarations, le projet englobe des travaux de clôture et d’éclairage du site, l’aménagement de sentiers d’accès facilitant la visite de la citadelle, ainsi que l’installation de panneaux informatifs destinés à contextualiser historiquement les vestiges pour les visiteurs. L’ambition dépasse la simple restauration physique puisque les travaux prévoient la création d’un petit musée consacré aux découvertes archéologiques du site, complété par une bibliothèque spécialisée dans la collecte des recherches effectuées par les missions scientifiques et exploratoires qui se succèdent sur le terrain depuis des décennies.
La complexité technique du projet nécessite l’intervention d’une entreprise spécialisée dans la restauration de sites archéologiques, respectant scrupuleusement les normes internationales en vigueur dans ce domaine sensible. Le directeur de la culture précise que ses services assureront un suivi quotidien de l’avancement des travaux, une vigilance particulièrement justifiée par la possibilité constante de découvertes de nouvelles pièces archéologiques et de zones inexplorées dans ce site complexe. L’intérêt scientifique exceptionnel de la citadelle Timiki justifie pleinement les investissements consentis par l’État algérien. Ce site archéologique romain attire régulièrement l’attention des chercheurs nationaux et internationaux, ainsi que des missions universitaires spécialisées, principalement en raison de ses tombes et gravures rupestres qui constituent des témoignages uniques sur les croyances païennes de l’époque antique. L’originalité architecturale du site se manifeste également à travers ses réservoirs hydrauliques sophistiqués, conçus pour pallier l’éloignement des ressources hydriques naturelles, démontrant l’ingéniosité des ingénieurs romains face aux contraintes environnementales du territoire nord-africain.
Cette initiative s’intègre dans une stratégie plus large de valorisation patrimoniale qui concerne l’ensemble de la wilaya de Chlef. Mahmoud Djamel Hasnaoui révèle que les autorités locales, en coordination étroite avec le secteur de la culture et plusieurs organismes spécialisés, examinent actuellement la possibilité de prise en charge de travaux similaires sur d’autres sites d’importance historique, notamment le secteur protégé de la vieille Casbah de Ténès. Ce dernier site, qui attire un nombre considérable de touristes et de missions scientifiques, bénéficiera prochainement d’aménagements portant sur la place principale et plusieurs passages historiques, dans l’attente de la levée du gel sur les travaux d’urgence concernant plusieurs monuments et habitations menacés de disparition. La réhabilitation de la citadelle Timiki illustre parfaitement l’évolution de la politique culturelle algérienne, qui dépasse désormais la simple conservation pour embrasser une approche intégrée combinant restauration, recherche scientifique, médiation culturelle et développement touristique. Cette transformation des sites archéologiques en véritables centres d’interprétation historique répond aux attentes d’un public de plus en plus demandeur de contenus culturels de qualité et contribue simultanément au rayonnement international du patrimoine algérien. Mohand Seghir