Le cinéma, gardien de la mémoire révolutionnaire algérienne
Les passionnés du septième art et les historiens se sont réunis lundi à Alger pour une conférence intitulée « Le rôle du cinéma dans la perpétuation et la documentation des exploits du 1er novembre 1954 ». Cette rencontre, où la dimension artistique s’est mêlée à la mémoire nationale dans un dialogue enrichissant, a remis au premier plan la question cruciale de la relation entre l’image et l’histoire. Cette manifestation, accueillie par le journal « El Chaâb », a replacé sous les projecteurs la capacité extraordinaire du cinéma à devenir une mémoire visuelle préservant les grandes étapes de la révolution algérienne et offrant aux générations futures des images parlantes du combat de leurs aïeux. Le chercheur Dr Ahcène Telilaani a souligné que les attaques du Nord constantinois du 20 août 1955 demeurent un terrain fertile pour la recherche et la création, appelant à davantage d’œuvres cinématographiques, théâtrales et littéraires qui évoquent ces pages lumineuses de l’épopée de libération. Le scénariste du film « Zighoud Youcef » s’est également arrêté sur cette expérience réalisée sous l’égide du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, mettant en exergue la valeur de cette œuvre dans la présentation au public national et international des valeurs humaines de la révolution et l’importance de sa distribution dans les salles et au-delà.
La conférence a constitué une occasion de redécouvrir le génie du martyr Zighoud Youcef dans la conduite des attaques du Nord constantinois, considérées comme un tournant stratégique qui a consolidé le caractère populaire de la révolution et brisé le siège que le colonialisme tentait d’imposer à la première wilaya historique. Cette rencontre, qui coïncide avec le double anniversaire du congrès de la Soummam et des attaques du Nord constantinois, a rouvert le débat sur une question pressante : comment le cinéma peut-il se transformer d’un simple moyen artistique en témoin vivant qui documente la mémoire d’une nation, la préserve de l’oubli et transforme les exploits d’hier en messages éternels pour les générations à venir. Cette interrogation résonne avec une actualité particulière à l’heure où la préservation du patrimoine historique national devient un enjeu culturel majeur, nécessitant une mobilisation créative pour transmettre l’héritage révolutionnaire aux jeunes générations à travers le langage universel du cinéma.
Mohand S.