Les Rencontres cinématographiques de Bejaïa : 32 films à l’affiche

La cinémathèque de Bejaïa s’apprête accueille du 6 au 11 septembre la vingtième édition des Rencontres cinématographiques, événement devenu incontournable du paysage culturel algérien qui réunit cette année une sélection remarquable de 32 films de court et long métrages. Organisée par l’association Project’heurts, cette édition anniversaire se distingue par sa dimension internationale exceptionnelle avec la participation de près d’une vingtaine de pays, témoignant du rayonnement croissant de cette manifestation cinématographique au cœur de la Méditerranée. La manifestation rassemble des œuvres en provenance d’Italie, de Belgique, d’Allemagne, de Turquie, de Tunisie, de Palestine, d’Afrique du Sud, du Qatar, d’Arabie Saoudite, des États-Unis d’Amérique et du Canada. Les organisateurs ont conçu cette édition comme un espace de « partage et de dialogue », promettant un « merveilleux voyage » à travers les différentes fictions cinématographiques qui seront présentées dès la soirée d’ouverture de samedi. Le programme déploie un rythme soutenu avec des projections quotidiennes programmées à 14h, 17h et 20h du dimanche au jeudi, permettant aux cinéphiles de découvrir des œuvres variées dans des créneaux adaptés aux différents publics. L’attention portée au jeune public s’est manifestée dès le samedi matin avec la projection de deux productions algériennes spécifiquement sélectionnées : « Ttejra Ussirem » (L’arbre de l’espoir) réalisé par Tarik Sami et Saadi Djamal, ainsi que « Ghariba wa Ajeeb » de Boubkeur Boukhari.

L’un des temps forts de cette vingtième édition réside dans le programme carte blanche « Focus Québec », initiative remarquable qui met en lumière la créativité cinématographique québécoise et canadienne. Cette sélection de courts métrages, confiée à « un collectif de talents québécois et canadiens aux parcours variés », enrichit considérablement l’offre culturelle de ces rencontres en introduisant des perspectives cinématographiques nord-américaines francophones souvent méconnues du public algérien. Cette programmation spéciale s’accompagne de deux ateliers professionnels qui révèlent la dimension formative de l’événement : « Les métiers techniques du cinéma : entre créativité et rigueur » et « IA en question : plongée dans l’univers des intelligences artificielles », témoignant de la volonté des organisateurs d’aborder les enjeux contemporains de la création cinématographique.

Ces ateliers s’inscrivent dans une démarche pédagogique qui dépasse la simple programmation de films pour proposer une réflexion approfondie sur les métiers et les défis technologiques du septième art. L’atelier consacré à l’intelligence artificielle révèle particulièrement la modernité de l’approche adoptée, questionnant l’impact des nouvelles technologies sur la création artistique, sujet d’actualité majeure dans l’industrie cinématographique mondiale. La programmation s’enrichit également de moments d’échanges privilégiés avec l’organisation de cafés-cinés, tables rondes et rencontres qui se dérouleront durant les matinées au niveau de la Casbah de Bejaïa. Ces espaces de dialogue permettront aux spectateurs de prolonger l’expérience filmique par des échanges directs avec les créateurs et les professionnels du cinéma, enrichissant la dimension culturelle de ces rencontres.

M.S.