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Offre de pétrole : L’Opep+ engage un nouveau cycle de hausse

L’Algérie et sept autres pays de l’alliance Opep+ engagent un nouveau cycle de réduction de leurs coupes volontaires de la production.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a décidé dimanche d’augmenter une nouvelle fois sa production de 137.000 barils par jour dès le mois d’octobre, marquant une nouvelle étape dans l’assouplissement progressif des restrictions mises en place depuis avril 2023. Cette décision, prise lors d’une réunion virtuelle des huit pays membres ayant appliqué des réductions volontaires, témoigne d’une confiance retrouvée dans la stabilité du marché pétrolier mondial. L’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Irak, le Kazakhstan, le Koweït, Oman et la Russie ont ainsi convenu de ce nouvel ajustement à la hausse, prélevé sur les « 1,65 million de barils par jour d’ajustements volontaires supplémentaires annoncés en avril 2023 ». Pour l’Algérie, cette hausse se traduira par une augmentation de 4.000 barils par jour de sa production nationale. Cette décision s’inscrit dans une stratégie d’assouplissement calculé qui avait déjà vu ces huit pays entamer un retour progressif de leurs réductions volontaires depuis avril dernier. Initialement prévu pour s’étaler jusqu’à fin 2026, ce plan de hausses mensuelles échelonnées a finalement été accéléré et sera achevé dès septembre prochain. « Cette décision traduit une approche prudente et équilibrée », a souligné le ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables Mohamed Arkab à l’issue de la réunion, mettant en avant une stratégie de gestion fine des équilibres du marché. Les motivations de cette nouvelle hausse reposent sur des « perspectives économiques mondiales stables et des fondamentaux sains actuels du marché », comme l’indique le communiqué de l’Opep. Les « faibles stocks de pétrole » mondiaux constituent un indicateur particulièrement scruté par les pays producteurs, témoignant d’une demande soutenue qui justifie cette remontée progressive de l’offre. « Bien que le marché pétrolier reste marqué par certaines incertitudes, la demande mondiale demeure globalement soutenue mais devrait croître à un rythme plus modéré au cours des prochains mois », a précisé Arkab.

L’enjeu central de cette stratégie réside dans le maintien d’un équilibre délicat entre la satisfaction de la demande croissante et la préservation de la stabilité des prix. « Cette décision reflète la volonté du groupe des huit pays de l’Opep+ d’agir avec responsabilité et de préserver la stabilité du marché, tout en maintenant la flexibilité nécessaire pour réévaluer notre position si l’évolution des conditions l’exige », a expliqué Mohamed Arkab.

La flexibilité demeure le maître-mot de cette approche. Les huit pays ont réaffirmé « l’importance d’adopter une approche prudente et de conserver une flexibilité totale pour suspendre ou inverser les ajustements volontaires supplémentaires de production », gardant ainsi la main sur l’évolution future de leur stratégie. Cette marge de manœuvre s’avère cruciale dans un contexte géopolitique et économique mondial marqué par l’incertitude.

Au-delà des considérations de marché, cette décision révèle également des préoccupations de discipline interne. Les huit pays ont confirmé « leur intention de compenser intégralement tout volume surproduit depuis janvier 2024 », témoignant d’une volonté de renforcer le respect des quotas au sein de l’alliance. Cette mesure « offrira une opportunité aux pays participants d’accélérer leur compensation », permettant de régulariser les éventuels dépassements de production constatés ces derniers mois.

L’architecture de gouvernance de l’Opep+ se renforce également avec la programmation de « réunions mensuelles pour examiner les conditions du marché, la conformité et la compensation ». Cette cadence rapprochée, dont la prochaine échéance est fixée au 5 octobre, illustre la volonté de l’organisation de maintenir un pilotage fin de sa stratégie dans un environnement en perpétuelle évolution.

Avec cette nouvelle augmentation, l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et l’Algérie, qui ont déjà rehaussé leur production de 2,2 millions de barils par jour ces derniers mois, entament désormais un nouveau cycle qui pourrait voir jusqu’à 1,65 million de barils par jour supplémentaires revenir progressivement sur le marché. Ils engagent un retour accéléré de cette production avec un processus qui devrait s’achever en septembre 2026, au lieu de la fin de l’année prochaine comme prévu initialement.

Samira Ghrib

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