Après le nul face à la Guinée : Petkovic imperturbable
Malgré un match nul frustrant face à la Guinée (0-0) à Casablanca, Vladimir Petkovic affiche un optimisme mesuré.
Le sélectionneur national, qui a vu ses joueurs gâcher plusieurs occasions nettes, préfère retenir les aspects positifs de cette huitième journée des éliminatoires du Mondial 2026 qui maintient l’Algérie en tête du groupe G avec 19 points. Face aux journalistes en conférence de presse, l’entraîneur helvético-bosnien n’a pas caché sa frustration devant le manque d’efficacité de son attaque, particulièrement celle de Mohamed Amoura, auteur de trois face-à-face manqués avec le gardien guinéen. « C’est difficile de travailler à l’entraînement les 1 contre 1 ou 2 contre 1 face aux gardiens. Ça n’arrive pas souvent de rater trois face-à-face », a reconnu Petkovic, tentant d’expliquer cette défaillance technique qui aurait pu coûter cher aux Verts. Le technicien de 61 ans a néanmoins tenu à replacer cette performance dans un contexte plus large, refusant de dramatiser ce résultat qui éloigne définitivement la Guinée de la course à la qualification. « La Guinée est une bonne équipe mais on aurait pu gagner si on avait mis le ballon au fond. Au moins, on a éliminé la Guinée sur la route de la Coupe du Monde », a-t-il analysé, soulignant l’aspect tactique positif de cette rencontre malgré les occasions ratées. Interrogé sur ses choix tactiques, notamment l’absence de Youcef Belaïli dans la rotation offensive, Petkovic a justifié sa stratégie sans détour. « On a 26 joueurs et seulement 16 peuvent jouer. L’envie de jouer offensivement m’a poussé à prendre plus de joueurs offensifs sur le banc, je ne pouvais pas faire rentrer tout le monde », a-t-il expliqué, assumant pleinement ses décisions techniques qui privilégient l’animation offensive.
Le sélectionneur a également profité de cette tribune pour défendre le football africain dans son ensemble, estimant que le niveau continental ne cesse de progresser. « J’ai confiance en le football africain. Les autres équipes doivent respecter les équipes africaines « , a-t-il déclaré. Cette vision globale du football continental transparaît dans son approche des qualifications, où Petkovic refuse de sous-estimer quelque adversaire que ce soit. Il a d’ailleurs tenu à nuancer les analyses qui créditaient la Guinée d’une supériorité dans le jeu. « Je ne suis pas d’accord pour dire que la Guinée a été meilleure que nous. En deuxième mi-temps, nous avons été bons », a-t-il rétorqué, défendant la prestation de ses joueurs malgré les lacunes offensives. L’ancien entraîneur de la Suisse préfère regarder vers l’avenir avec confiance, estimant que son équipe retrouvera son efficacité habituelle lors des prochaines échéances d’octobre. « Je pense qu’en octobre on sera plus en forme », a-t-il prédit, laissant entendre que la forme physique et la justesse technique de ses joueurs s’amélioreront avec le temps et les entraînements. Son message dans le vestiaire après la rencontre illustre parfaitement cette philosophie positive. « J’ai félicité mes joueurs dans le vestiaire », a révélé Petkovic, confirmant qu’il privilégie l’encouragement plutôt que la critique après cette prestation mitigée. Le technicien reste pragmatique quant au calendrier à venir, préférant se concentrer sur les échéances immédiates plutôt que de se projeter trop loin. « La CAN est très lointaine pour nous parce qu’on a encore des matchs en octobre. Si tout va bien, il nous restera le mois de novembre pour préparer la CAN », a-t-il précisé. Avec quatre points d’avance sur l’Ouganda et le Mozambique, l’Algérie contrôle son destin, une réalité que Petkovic résume par une formule qui traduit sa confiance : « On a encore notre destin entre nos pieds. » Le sélectionneur sait qu’une seule victoire lors des deux dernières journées d’octobre suffira pour valider le billet mondial, transformant potentiellement le match face à la Somalie en occasion de qualification anticipée avant la probable « finale » contre l’Ouganda. Cette perspective explique son calme apparent face aux critiques sur le jeu produit contre la Guinée. Au final, Petkovic incarne une sérénité calculée, conscient des imperfections de son équipe mais convaincu que l’essentiel reste à portée de main : « Notre équipe a vraiment la possibilité d’aller à la Coupe du Monde », martèle-t-il.
Moncef Dahleb